Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a occupé une position de pouvoir incontestée, avec une promesse de renouvellement politique et économique pour la France. Au fil des années, son mandat a été marqué par une série d’erreurs stratégiques, de décisions controversées et une gestion chaotique des crises, conduisant à une situation où de plus en plus de voix réclament sa démission. La lente érosion de sa popularité, couplée à une crise politique sans précédent, semble aujourd’hui le mener vers une impasse.
L’un des premiers signes de la déconnexion de notre président avec la réalité fut la gestion des “gilets jaunes” en 2018. Ce mouvement, né d’une protestation contre la hausse des taxes sur les carburants, évolua rapidement en une contestation générale des politiques économiques du gouvernement. Emmanuel Macron adopta initialement une position ferme avec une répression policière féroce, qualifiant les manifestants “d’irrationnels”, exacerbant ainsi la fracture sociale et renforçant l’idée qu’il était le président “des riches” déconnecté des préoccupations du peuple.
Malgré quelques concessions temporaires, comme le gel de la taxe sur les carburants, la crise révéla au grand jour l’incapacité de “Jupiter” à dialoguer véritablement avec “les gens d’en bas”. Les manifestations s’étalèrent sur plusieurs mois, causant d’importantes perturbations économiques et sociales, creusant ainsi le fossé avec un enfant capricieux déconnecté d’une réalité qu’il ne saurait voir ou accepter.
L’incapacité d’Emmanuel Macron à répondre aux préoccupations sociales croissantes liées au coût de la vie, à la montée de l’inflation et à la crise du pouvoir d’achat a également contribué à la déstabilisation de son pouvoir. Malgré des promesses de modernisation du pays, nombreux sont ceux qui estiment que le président n’a pas su répondre aux défis quotidiens auxquels ils sont confrontés. La précarité s’est installée et les inégalités sociales continuent de se creuser. La dette de la France à plus de 3,000 milliards d’euros n’a jamais été aussi élevée. L’opacité des dépenses publiques et le gaspillage posent une question de compétences au sommet de l’Etat.
Les réformes économiques, notamment celle des retraites et de la réforme de l’assurance chômage poussées par l’UE, ont également été des facteurs déclencheurs de mécontentement généralisé. L’intention d‘Emmanuel Macron de rendre le système des retraites plus “équitable” fut interprétée comme un coup porté aux droits acquis des travailleurs et rencontra une opposition forte de la part des syndicats, des partis politiques et de nombreux citoyens, entraînant des grèves massives et paralysant le pays pendant plusieurs semaines.
L’exécutif fut également critiqué pour sa gestion chaotique de la pandémie COVID-19. L’absence de protocoles de traitement, l’interdiction des antibiotiques, une campagne de vaccination coercitive, les restrictions de mouvement, le manque de clarté ainsi que la confusion des annonces gouvernementales ont renforcé l’image d’un gouvernement désorganisé, érodant un peu plus la confiance des Français.
Sous sa présidence, le nombre de migrants entrant en France a considérablement augmenté: de 100,000 demandes en 2017, à 140 000 en 2019 pour atteindre 160 000 et 2023. Malgré des réformes du droit d’asile et un renforcement des contrôles aux frontières, les tensions sociales liées à l’intégration des migrants se sont intensifiées sous fond d’augmentation du communautarisme et de l’insécurité. Le Pacte sur la migration et l’asile de l’UE, imposant des obligations strictes de relocalisation aux états membres sous peinte d’astreinte financière n’a rencontré et ne rencontre toujours aucune résistance de notre exécutif.
Sur la scène internationale, Emmanuel Macron a également commis plusieurs erreurs stratégiques. Son approche de la politique européenne jugée incohérente et autoritaire par certains, sa tentative d’imposer une “autonomie stratégique” à l’Europe tout en maintenant des liens étroits avec les États-Unis, ce sentiment de représenter les intérêts de l’Europe avant ceux de la France, son attitude vis a vis de la Russie au tout début du conflit Ukrainien – et depuis avec des déclarations encourageant l’escalade du conflit –, ou encore la perte de l’influence française en Afrique. Des erreurs qui ont rendu la France moins influente et affaibli notre diplomatie, endommageant au passage l’image du président mondialement respecté.
Son incapacité à maintenir l’unité dans son propre camp politique a ajouté à la confusion. Son mouvement politique, dont le nom change a chaque élection, a souffert de la désertion de nombreux membres fondateurs, incapables de s’aligner avec la vision centralisatrice et autoritaire d’un homme qui n’écoute que lui-même. Les divisions internes au sein même des gouvernements qui se sont succédés, combinées à une absence de véritable projet collectif, ont fragilisé d’avantage l’exécutif.
Les dernières élections législatives ont mis en évidence le déclin du pouvoir macroniste, avec une Assemblée Nationale fragmentée et une opposition renforcée. L’incapacité de Macron à former une majorité stable a plongé la France dans une crise politique, rendant sa gouvernance inefficace et paralysée.
Aujourd’hui, la pression s’intensifie pour qu’il quitte ses fonctions. L’effondrement de sa popularité, l’explosion des mécontentements sociaux, et la paralysie politique nécessitent une nouvelle direction pour la France. Son incapacité à reconnaître ses erreurs, à réconcilier le pays en le poussant toujours un peu plus vers la division, à répondre aux défis contemporains, ainsi que son isolement politique, rendent sa démission de plus en plus inévitable.
Il est désormais clair que son modèle, fondé sur une centralisation excessive du pouvoir et une politique de réformes trop radicales répondant aux attentes d’une UE en quête de toujours plus de pouvoir, n’a pas été à même de répondre aux attentes profondes de la population française. Être Président de la France c’est être le président des Français, de tous les Français et d’œuvrer au bien être de son pays avant tout.
L’homme politique moderne et visionnaire qu’incarnait Emmanuel Macron au début de son premier mandat a passablement échoué. Un échec qu’il refuse de reconnaître et qui le conduira probablement à sa perte. La crise politique dans laquelle il se trouve pourrait marquer la fin de son deuxième quinquennat et, avec lui, l’espoir d’une France réconciliée et modernisée.
Le point de non-retour est proche, la France a besoin de renouveau, elle a besoin d’être aimée, d’être protégée et avec elle, son peuple.
Guillaume NAJI