Le Premier ministre et le Ministre de l’Intérieur, en visite dans les commissariats de l’Essonne, ont menti devant la France toute entière.
Ils se sont vantés de la création de 9000 postes de policiers depuis 2012. En Essonne, il y a cependant aujourd’hui 112 policiers de moins qu’en 2012 sur un total de 1546 !
Sur le plan national, selon le «Rapport annuel annexé au projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes pour 2015» et la «Note d’analyse sur l’exécution budgétaire 2015», sortis le 25 mai 2016, et ce malgré les promesses de création de 9000 postes, ce sont seulement 390 emplois qui ont été créés pour les missions police (+ 110 emplois) et gendarmerie (+ 280 emplois).
Député de l’Essonne et Maire de Yerres, à proximité de Viry-Châtillon, je n’ai cessé de dénoncer cette montée de l’insécurité que subissent chaque jour nos concitoyens liée à trois facteurs :
– Une politique pénale laxiste qui libère les agresseurs de policiers ;
– Des commissariats qui manquent cruellement de moyens (voitures, armes, gilets pare-balles, etc..) ;
– Un sous-effectif dramatique (Il manque au minimum 300 postes pour un fonctionnement correct minimum).
J’ai alerté depuis des années de cette situation dans notre département en Essonne sans avoir été écouté. J’ai même décidé de réaffecter ma réserve parlementaire vers les moyens des forces de l’ordre afin d’améliorer leurs équipements.
Cette situation ne peut plus durer.
Voilà pourquoi je demande l’application de mesures de bon sens afin de rétablir l’ordre dans notre pays :
1. L’instauration de peines planchers pour toutes agressions (du jet de pierres aux coups et blessures…) de fonctionnaires de police, de gendarmerie ou des pompiers afin de faire respecter nos forces de l’ordre.
2. L’amélioration des équipements de nos forces de l’ordre (véhicules, armes, protections, gilets pare-balles, radios, etc.) grâce à la réaffectation de la réserve parlementaire des députés et des sénateurs. Cette mobilisation permettra de rassembler dans les plus brefs délais 140 millions d’euros.
3. La condamnation et une mention dans le casier judiciaire pour tout auteur d’outrages ou de voies de fait (insultes, crachats…) à l’encontre des fonctionnaires de police. Elles ne doivent plus seulement faire l’objet d’un simple rappel à la loi.
4. L’instauration, dans le code pénal, d’un article définissant un cadre d’usage légitime des armes afin de mettre fin à l’insécurité juridique des policiers dans le cadre de la légitime défense. Cette notion viserait à mettre hors d’état de nuire tout individu présentant un risque immédiat et objectif de dangerosité extrême. Cela concernera bien sûr toutes les actions terroristes mais également nombre de délits de droit commun comme les prises d’otages ou les vols à main armée, permettant d’assurer la présomption de légitime défense pour les policiers dans des cas précis et clairs. Cela permettra aux policiers de travailler à nouveau en confiance et de manière sereine sans être assimilés à des délinquants potentiels.
5. Une sanction réelle de la récidive en limitant le recours au sursis sans incarcération à deux jugements : il ne pourra être appliqué qu’à deux reprises, la troisième condamnation entraînant automatiquement l’incarcération même si la nature des faits est différente.
6. La récompense du travail des policiers : en raison du risque terroriste et de la multiplication des missions, de nombreux agents n’ont pas vu leurs heures supplémentaires payées. Je propose le paiement de ces heures supplémentaires, plutôt que de les échanger en temps de repos impossible à prendre pour les policiers.
Ces mesures sont essentielles mais elles ne suffiront pas à elles seules. Plus globalement, la sécurité de nos compatriotes exige un Etat fort qui mène une véritable politique de lutte contre la délinquance et la criminalité. C’est pourquoi je demande :
– le recrutement de 10 000 personnels administratifs afin de pouvoir affecter tous les policiers et gendarmes à des tâches opérationnelles ;
– l’aménagement de 40 000 nouvelles places de prison ;
– la suppression des remises de peine automatiques ;
– l’abrogation des lois Dati et Taubira ;
– la mise en place de peines planchers pour éviter la récidive ;
– le développement du travail en prison.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle