Après un numéro d'équilibriste sur la prétendue pause fiscale, le gouvernement socialiste vient de présenter le budget pour 2014. Comme d'habitude il y a des recettes et des dépenses. Jusque là tout va bien. Après ça se complique un peu.
Côté recettes, le projet de budget illustre le cercle vicieux de la politique menée par François Hollande depuis son arrivée au pouvoir. Malgré des hausses de prélèvements sans précédent depuis près de deux ans (32 milliards !), les recettes baissent. Ainsi l'impôt sur les sociétés ne devrait rapporter que 36 milliards en 2014 contre 53 milliards en 2013. Trop d'impôt tue l'emploi et au final l'impôt. Le scénario d'une récession cumulative, tel que nous l'avions anticipé, est en train hélas de se produire. Les Français ont été pris pour des vaches à lait. Mais à force de les traire, le lait s'est tari..
François Hollande a fait de la lutte contre les déficits son cheval de bataille. Depuis son arrivée à l’Élysée, il a augmenté les prélèvements obligatoires de 32 milliards d'euros. Dans le même temps notre déficit budgétaire ne s'est réduit que de 8 milliards. Sa politique de matraquage fiscal a donc été improductive.
Pourtant François Hollande s'obstine. La baisse du quotient familial, le nouvel impôt sur l'excédent brut d'exploitation des entreprises, la hausse de la TVA… Les hausses d'impôt sont bien réelles.
Coté dépenses, le gouvernement socialiste vient d'inventer les économies fantômes. En terme de dépense publique, on passe de 375,4 milliards d'euros en loi de finance 2013 à 379,9 milliards d'euros dans le projet de loi de finances 2014. En mathématiques cela s'appelle une augmentation.
Malgré tous les signaux au rouge, François Hollande continue à engager la France sur la même voie que la Grèce. Les idéologues socialistes de Bercy devraient regarder plus au Nord et s'intéresser au cas de l'Islande. Au bord de la faillite il y a quelques années, cet Etat plus petit que nous mais indépendant a choisi une voie vertueuse. Il a relancé son économie en refusant de céder au diktat des conglomérats bancaires.
Nous ferions bien de suivre son exemple. Avec 50 milliards d'euros de paiement d’intérêt de la dette par an (2e poste de dépenses du budget de l’État), il y aurait de quoi faire…
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République