MARSEILLE, 15 avr 2012 (AFP) – Le candidat de Debout la République à l'Elysée, Nicolas Dupont-Aignan, a réclamé une loi d'exception contre le trafic de drogue et une intervention de l'armée dans certains quartiers, dimanche dans une cité de Marseille, a constaté l'AFP.
M. Dupont-Aignan a été accueilli par des insultes au Clos La Rose, où un mineur de 16 ans avait été tué à la kalachnikov fin 2010 et où le préfet délégué à la sécurité dans les Bouches-du-Rhône, Alain Gardère, vient de proposer la destruction d'un immeuble pour lutter contre le trafic de stupéfiants.
"On voit bien que la police n'a plus les moyens de lutter", estime le candidat, réclamant "une loi d'exception judiciaire" contre le trafic de drogue et "l'appui de l'armée pour rétablir l'ordre" dans certains quartiers.
"Sans loi d'exception, on n'y arrivera pas. Un président peut le faire, avec l'article 16 de la Constitution", insiste le candidat.
"Ce qui se passe dans cette ville est intolérable. Et plutôt que de détruire des immeubles, on ferait mieux de chasser les trafiquants", ajoute-t-il, dénonçant une baisse des effectifs policiers à Marseille et "l'habitude qui s'est installée d'accepter l'intolérable".
"Regardez, là, des gamins de 10 ans qui menacent un candidat à la présidentielle… Nous ne sommes plus en République ici, ça fait 20 ans qu'on en parle et qu'est-ce qui se passe? Rien. Car certains préfèrent avoir du trafic que des émeutes", lâche l'élu, qui ne s'attendait pas à pareil accueil, avant qu'un équipage de la brigade anti-criminalité ne calme les esprits.
Un dialogue s'engage alors avec des habitants autour du projet du préfet – "stupide car il faudrait raser la moitié des immeubles dans les quartiers" – et des besoins de la cité: une crèche, un centre social…
"Légaliser le cannabis pourrait être une solution", avance un jeune, capuche et lunettes noires. "Totalement hostile", répond M. Dupont-Aignan. "Moi je leur donne raison à ces gamins, il n'y pas d'emploi ici, et mieux vaut faire leur trafic qu'aller braquer ou tuer des gens", poursuit un adulte.
Le candidat aborde enfin la question de l'élection. "Si je vote, ça sera blanc", assure un jeune. "Montrez les preuves de ce que vous ferez, on votera après", ajoute une habitante.