Depuis des mois, Debout la France dénonce la régression alarmante de l’accès à la formation professionnelle en France. Les exemples ne manquent pas : instauration d’un reste à charge fixe de 102,23 € sur le Compte personnel de formation (CPF), véritable « nouveau fardeau pour les salariés » [1] ; une mesure présentée comme une économie budgétaire mais qui « soulève des questions cruciales sur l’équité et l’accès à la formation professionnelle » [2] ; et même un coup de rabot d’un milliard d’euros sur les aides à l’apprentissage, menaçant l’avenir de nos jeunes apprentis [3]. Autrement dit, le gouvernement n’hésite pas à compliquer la vie de ceux qui cherchent à se former, au nom de la rigueur budgétaire et de la lutte contre les abus. Cette politique injuste fragilise un droit fondamental des Français : celui de monter en compétences pour s’adapter au monde du travail.
Ce recul social imposé aux citoyens est d’autant plus révoltant qu’en parallèle, des privilèges scandaleux s’épanouissent sans aucun contrôle pour les membres de la Macronie. La Chambre régionale des comptes (CRC) d’Île-de-France vient en effet de révéler une affaire édifiante : trois ministres macronistes – Aurore Bergé, Prisca Thévenot et Jean-Noël Barrot, également conseillers régionaux, ont été faussement enregistrés comme présents à une séance de formation professionnelle financée rubis sur l’ongle par la Région… au tarif de 12 285 € [4] ! Or, ces ministres étaient en déplacement officiel le jour de ladite formation, preuve qu’ils n’y ont tout simplement pas mis les pieds. Prisca Thévenot se trouvait ainsi en visite ministérielle à Nîmes, Jean-Noël Barrot représentait la France au Conseil européen à Bruxelles, tandis qu’Aurore Bergé était en déplacement officiel dans les Yvelines [4]. Cette dernière tente péniblement de se justifier en évoquant une formation « en présentiel et en visioconférence » – une explication bien peu convaincante.
Parmi les conseillers régionaux macronistes impliqués figuraient aussi Marlène Schiappa, ancienne ministre, Thierry Solère, proche conseiller d’Emmanuel Macron, ainsi que Laurent Saint-Martin et Amélie de Montchalin, ayant tous deux exercé ou visé des responsabilités économiques et budgétaires au sein des gouvernements macronistes [4].
Qui a profité de cette manne publique ? L’organisme formateur en question, « Solutions citoyennes », dirigé par Emmanuel Espanol – un proche de la majorité locale, ancien directeur de cabinet d’une maire LR à Noyon. Cet organisme est déjà depuis plusieurs années dans le viseur des autorités pour des conflits d’intérêts et des prestations douteuses. La CRC des Hauts-de-France s’en était émue dans un rapport sur la ville de Noyon, où la justice a même été alertée sur les services vendus à la mairie par M. Espanol à travers sa société de formation des élus [5]. Dans la même affaire, la Caisse des dépôts avait gelé les subsides publics destinés à cette société, face à un sérieux doute sur la réalité de ses formations [5].
Le contraste est inacceptable entre, d’une part, les Français ordinaires à qui l’on impose des sacrifices pour se former, et d’autre part des élus haut placés qui se voient offrir des formations luxueuses sans même y participer. Emmanuel Macron et son gouvernement osent expliquer aux citoyens « qu’il n’y a pas d’argent magique » pour la formation professionnelle, tout en laissant filer des milliers d’euros d’argent public dans des dispositifs de formation fantômes pour leurs propres troupes. Alors que les travailleurs doivent désormais hésiter avant d’utiliser leur CPF sous peine de payer une centaine d’euros de leur poche, les membres de la majorité, eux, profitent de crédits régionaux sans compter – quitte à en abuser. Cette situation est d’une indécence absolue et témoigne d’un deux poids, deux mesures insupportables dans la gestion des fonds de la formation.
Nicolas Dupont-Aignan et Debout la France dénoncent avec vigueur cette hypocrisie. Nous exigeons des explications claires de la part des élus concernés et de la région Île-de-France, ainsi qu’un audit complet de ces programmes de formation des élus. Les responsables de ce gaspillage devront rendre des comptes. Combien d’autres « séances » de formation fictives ont été facturées sur fonds publics ? Combien d’organismes complaisants profitent ainsi de l’argent de nos impôts, pendant que l’on culpabilise le Français moyen qui souhaite simplement évoluer professionnellement ? Il est temps de mettre fin à ces passe-droits inadmissibles. Debout la France réclame la fin des privilèges sans contrôle et le rétablissement d’une véritable justice sociale dans l’accès à la formation. L’argent public doit servir à former réellement nos concitoyens et nos jeunes, pas à engraisser des amis du pouvoir !
Références et sources :
[1] https://www.debout-la-france.fr/actualite/les-100-euros-de-reste-a-charge-une-indignite-pour-la-formation-professionnelle/ [2] https://www.debout-la-france.fr/actualite/nouvelle-mesure-cpf-un-pas-en-arriere-pour-lacces-a-la-formation/ [3] https://www.debout-la-france.fr/actualite/non-au-coup-de-rabot-sur-lapprentissage-de-nos-jeunes/ [4] https://www.lecanardenchaine.fr/politique/50371-des-ministres-macronistes-sechent-leur-formation [5] https://www.courrier-picard.fr/id257465/article/2021-12-06/deja-une-plainte-pour-diffamation