Depuis 2010, le département de l’Isère a mis en place un système de prévention des collisions entre automobilistes et animaux sauvages sur certaines routes régulièrement traversées par ces derniers. Il s’agit d’un panneau muni de caméras et de capteurs infra-rouges qui s’illumine lorsqu’il détecte la présence d’animaux à 150 mètres aux alentours. Le message diffusé sur le panneau triangulaire invite alors les automobilistes à ralentir. Il repère aussi bien les sangliers, les cerfs, que les plus petits animaux comme les blaireaux et les lièvres. Le Conseil départemental s’est appuyé sur des expérimentations menées en Suisse, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis avec des radars similaires qui ont fait leurs preuves. L’expérience française s’est montrée concluante puisque d’autres départements souhaitent entamer leurs propres phases de test. Depuis 2017, et en concertation avec la Fédération départementale des Chasseurs, la Haute-Savoie a installé quatre radars sur la RD1508 qui borde une réserve naturelle. Le site a été choisi car il est réputé comme le plus accidentogène de Haute-Savoie avec environ 50 collisions par an. Au bout d’un an, les résultats sont très positifs puisque ces radars à animaux ont permis de diminuer de 80% le nombre de collisions, et donc de réduire le risque de blessés sur les routes. Le département souhaite déployer le dispositif sur d’autres sites fréquentés par la grande faune sauvage.
En effet, les collisions avec des animaux représentent toujours une inquiétude pour les automobilistes qui circulent quotidiennement sur des routes secondaires en forêt ou à proximité de corridors naturels. Ces collisions entraînent en moyenne 60 000 accidents par an en France. On dénombre 600 blessés, et 30 morts. Le risque est d’autant plus important pour les motards qui sont moins bien protégés en cas d’accident. Si ce dispositif coûte entre 60 000 et 70 000€ par site, il est amorti rapidement vu le coût que représentent les accidents pour les assurances. Les défenseurs des animaux ne peuvent être que satisfaits de la mise en place de ces radars qui permettent aussi de préserver la faune sauvage.
Debout La France voit dans cette initiative largement plébiscitée par les automobilistes la victoire du bon sens ! Les tests ont prouvé que le nombre de collisions a été drastiquement réduit, ce qui a permis de sauver des vies humaines et animales. Les automobilistes se sentent aussi davantage en sécurité. C’est enfin un dispositif intéressant pour les scientifiques et chercheurs qui peuvent utiliser les images enregistrées par les caméras pour mieux comprendre le comportement des animaux et identifier les populations locales de faune sauvage. Debout La France encourage les conseils départementaux à multiplier les phases d’expérimentations dans les zones les plus concernées par les collisions.
Anne-Sophie Frigout
Déléguée Nationale à la dignité animale