En tant que Français, la lettre ouverte de Gérard Depardieu ce matin dans le JDD m'a profondément attristé. L'acteur s'estime injustement attaqué. Mais si les réactions ont été si dures après l'annonce de son exil fiscal, c'est que beaucoup de Français ont le sentiment d'avoir été trahis par un homme qu'ils admiraient.
Cet épisode révèle quelque chose de très profond : une fracture nationale qui ronge la société française depuis trop longtemps. L'acteur de Cyrano de Bergerac incarne les élites françaises. Alors que ces élites devraient être le fer de lance de notre cohésion nationale, elles ont renoncé à servir leur pays. M. Depardieu est le symbole de cette fracture nationale.
Peu importe l'état du navire France, peu importe les tempêtes qu'il traverse, peu importe le capitaine qui le dirige, on ne quitte pas son pays. Certes les socialistes taxent trop mais ce n'est pas une raison pour abandonner ses compatriotes. Au-dessus des considérations matérielles, il y a quelque chose qui nous dépasse tous : la communauté nationale.
Or M. Depardieu vient de trahir cette communauté nationale. Et sa trahison est encore plus grave car durant toute sa carrière, ce sont les Français qui sont allés voir ses films, et ce sont les contribuables qui ont financé en partie les rôles pour lesquels il a touché de substantiels cachets.
La droite française, noyautée par des libéraux apatrides, a tort de défendre à tout prix M. Depardieu. Aucun motif ne peut justifier de déserter son pays.
J'invite M. Depardieu et tous les déserteurs fiscaux à méditer cet aphorisme anglo-saxon : "Right or Wrong, my country" qu'on peut traduire par "qu’il ait raison ou tort, mon pays est mon pays". La France est notre bien commun le plus précieux. Ne l'oublions jamais.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République