Air Méditerranée, une compagnie aérienne française se délocalise en Grèce. 85 des 330 salariés français devraient recevoir leur lettre de licenciement le mois prochain, alors que son personnel est progressivement remplacé par des équipages grecs dont les salaires sont inférieurs de 30%.
Cette délocalisation inter-européenne est une conséquence directe des multiples plans de rigueur imposés aux grecs depuis deux ans, dont la baisse du SMIC de 25% n’est que le dernier avatar.
La Troïka BCE-UE-FMI est ainsi en train de réussir à transformer la Grèce en « Chine de l’Europe » où les entreprises pourront se délocaliser pour bénéficier d’une main d’œuvre peu chère et dans le besoin urgent de travailler. Loin des promesses de rattrapage économique et social qui présidait à l’adhésion de la Grèce dans la Communauté européenne, Bruxelles met sciemment en place un dumping entre les peuples d’Europe.
A ce jeu perdant-perdant entre européens, c’est tout simplement les rancœurs entre les peuples que l’on risque une nouvelle fois d’attiser. Il est temps de passer à une autre forme d’Europe, celle des coopérations à la carte entre Etats libres et souverains, et pour commencer transformer l’euro en monnaie commune adaptée aux différentes économies européennes.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne et candidat à la présidence de la République