Le président de la République Emmanuel Macron et d’autres voix dans la classe politique en France et en Europe, ne cessent de faire la promotion d’une Europe de la défense.
Ce sont des discours et des postures qui relèvent de la pure hypocrisie, quand on sait que près d’une cinquantaine de bases militaires des USA et de l’OTAN, stationnent sur le territoire de l’Union européenne.
En ce moment même, certaines de ces bases militaires stockent des bombes nucléaires américaines contrôlées exclusivement par le Pentagone, remettant en cause la souveraineté même de l’Union européenne.
Se référant à un document de l’OTAN ayant fuité par erreur, le quotidien Belge De Morgen révélait en 2019, que des bombes nucléaires B61 étaient stockées dans six bases aériennes en Europe à savoir :
Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi-Torre à Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie”.
Selon ce journal basé à Anvers, des chercheurs de la Fédération of American Scientist (FAS) estimaient qu’une centaine de bombes nucléaires américaines étaient déployées dans ces cinq pays, en contradiction avec l’article 2 du Traité de non-prolifération des armes nucléaires.
Peut-on parler de défense et de dissuasion nucléaire européennes, avec une telle présence militaire étrangère sur le sol européen ?
À l’évidence non. En 1966, le général de Gaulle avait résolu la question en procédant au retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN. Le premier Président et fondateur de la Vème République, ordonnait par ailleurs la fermeture d’une trentaine de bases militaires aériennes, terrestres et navales, et le renvoi d’environ 30 000 soldats américains qui stationnaient sur le sol Français.
Le chef de la France Libre interdisait d’autre part le survol de l’espace aérien Français aux avions de guerre de l’US air Force.
Enfin, en matière de dotation en armement, de nombreux pays membres de l’Union européenne s’équipent auprès du complexe militaro-industriel américain au détriment de l’industrie de défense européenne, la privant ainsi de ressources substantielles, de meilleures perspectives de développement, et de millions d’emplois.
La «menace Russe imaginaire» présentée comme argument justifiant un tel déploiement militaire, est aussi crédible que la «menace iranienne» qui a servi de prétexte au déploiement de ressources militaires américaines en Europe.
Avant d’envisager une Europe de la défense, il conviendrait de se débarrasser de l’arsenal militaire étranger sur le sol européen, qui pose de sérieuses entraves à la souveraineté des 50 pays du continent, dont les 27 États membres de l’Union européenne.