La première semaine de ce mois de novembre, les ambulanciers ont manifesté contre les contrats qui se trament entre les établissements de santé et de grands groupes ambulanciers qui tueront les indépendants. Pires, ils transformeront les ambulanciers en simples prestataires sous-traitants corvéables à merci.
Comme toujours, le gouvernement est derrière les gros intérêts financiers sans pitié pour imposer dogmatiquement ses intérêts aux artisans et aux indépendants.
L’article 80 de la Loi de Financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2017, applicable ce 1er octobre 2018 impose d’autorité le choix de prestations des ambulanciers qui transportent un patient entre deux établissements.
Jusqu’à présent, l’usager malade était libre de son choix. Désormais il se verra, sous la double pression de l’assurance maladie et des établissements hospitaliers, proposé une prestation de transport imposée.
Au prétexte de l’efficacité, les établissements de santé ne vont ainsi seulement référencer que des géants du service ambulancier (filiale de plus grosses multinationales) au détriment des artisans. Ces géants de l’ambulance sont et seront massivement à capitaux étrangers. On peut déjà deviner qu’ils utiliseront de plus en plus de travailleurs détachés sans aucun souci des usagers souvent âgés ou fragiles. La qualité de la prestation est donc en réel danger.
Des plateformes semi-automatisées seront derrière cette nouvelle “machine” au détriment de l’humain. De véritables « uber » de l’ambulance apparaitront bientôt dévolu à un algorithme. Aujourd’hui l’attention est sur les ambulanciers, demain ce seront les pharmaciens et les médecins …
L’excellence française des modèles de santé et le respect sanitaire sont menacés par cette mondialisation prête à tout déshumaniser, purement économique et avide.
Pour les employés ambulanciers, l’expérience ne sera plus valorisée, l’ancienneté non reconnue et la prestation sera à la demande créant de la précarité d’activité pour cette catégorie professionnelle …
Horaires aléatoires, perte de statut et de souplesse pour ces employés : comment lutter contre des “intérimaires” exploités et paupérisés, des travailleurs détachés avec d’autres critères d’acceptation des tâches imposées …
Enfin, cette concurrence déloyale attaque de front le patrimoine durement acquis des artisans ambulanciers qui ont construit des PME et fidélisent leurs employés.
Pour DEBOUT LA FRANCE, le métier d’ambulanciers doit être préservé avec ses atouts de proximité et d’humanité.
– Il faut une véritable loi qui valorise les PME et les artisans contre les multinationales, notamment en réservant les marchés publics à des entreprises de proximité.
– Il faut préserver le niveau de diplômes demandé aujourd’hui pour cette activité ambulancière face à des agents de bases de ces plateformes mondialisés recrutés « au rabais » et exploités.
– Il faut préserver le tissu hospitalier et de prestations de santé locales pour ne pas justement allonger les distances et les temps de transports des malades qui seraient, indirectement, une aubaine pour ces mêmes géants du numérique …
Lionel Mazurié
Délégué au Numérique de DLF