Depuis longtemps, « les mémoires d’Hadrien », ce testament épistolaire que le vieil empereur adresse à son neveu Marc Aurèle font écho en moi, avec ce que nous vivons : la fin d’une civilisation et de ses valeurs. La décadence de l’empire romain a-t-elle ressemblé à ce que nous vivons ?
L’humanisme pousse Hadrien à se sentir « responsable de la beauté du monde », lui l’empereur, confronté aux dangers mortels que doivent combattre toutes les civilisations. Sa lucidité, son stoïcisme lui font pressentir la mort de Rome, la mort de son monde.
Ce roman est l’occasion de nous interroger. Notre civilisation qui se voulait un phare porteur de valeurs universelles, s’éteint. Où nous sommes nous fourvoyés, égarés pour en arriver là ? Comment pouvons nous éviter la mort de notre société, de notre vision de l’homme ? Emmanuel Macron n’aurait jamais pu être élu si dans les esprits, le sens de l’effort, le mérite, l’intelligence n’avaient pas été remplacés par le relativisme, l’hédonisme, le consumérisme, le nihilisme.
Nous sommes confrontés à une lutte d’autant plus dure qu’au-delà des dangers mortels que doivent combattre toutes les civilisations, nous avons perdu, pour beaucoup, le bon sens, l’amour de la France et de ses valeurs. La population fascinée par les écrans, abêtie par une instruction au rabais, assoiffée de plaisirs à 4 sous, courbe l’échine alors que, nos élites autoproclamées s’occupent de leurs intérêts au mépris de toute morale, toute éthique.
Comment pouvons nous empêcher le naufrage ? Comme ce vieil empereur mourant, interrogeons nous sur ce que nous voulons léguer à tous les « Marc Aurèle » que notre inaction condamne à vivre dans un monde de précarité et de servitude. Nous devons savoir que le monde bâti sur la solidarité, la liberté, l’égalité, c’est possible.
Nous pouvons reconstruire ce que la haute finance détricote depuis des décennies : des services publics à la hauteur de notre imposition, un service de santé qui soigne, une éducation nationale qui éduque les esprits donnant sa chance à tous, une société qui prend soin des plus fragiles comme nos anciens. C’est ce qu’avait construit le conseil national de la Résistance à la fin de la guerre.
A toute une jeunesse désenchantée, qu’elle n’oublie pas que l’avenir lui appartient, que rien n’est jamais acquis à l’homme, tout se conquiert. Le courage des résistants a coulé dans les veines de leurs anciens. Les divisions que Macron a largement alimentées, doivent cesser. L’union autour d’un même projet pour notre pays, pour l’Europe doit être de mise. Nous vivons une époque historique, soyons à la hauteur. Unissons nous, nous avons tout à reconstruire.
La réalité est têtue, l’histoire se répète sans cesse. Elle est toujours marquée par la violence quand le rapt des richesses est devenu le sport préféré d’une minorité arrogante et incompétente. Aujourd’hui, l’ingénierie sociale, la capacité de destruction des conflits doivent nous réveiller sinon la prochaine crise sera d’une violence exemplaire.