Debout la France, c’est aussi, et surtout, Debout l’Ecole de la France !
Depuis vingt ans la France fait le pari de l’ignorance, par choix idéologique et économique : nous en payons aujourd’hui le prix. Notre pays s’enfonce dans l’illettrisme, dans l’inculture, et dans la violence.
Mais les solutions sont à portée de main. Nous avons une grande ambition pour l’Ecole, et cette ambition tient en quelque mots : amener chaque enfant au plus haut de ses capacités.
Nous savons ce qu’il faut faire. Nous avons su le faire, par le passé. Nous n’avons pas besoin d’aller quérir ailleurs les recettes qui marchent… ailleurs. Enseigner en France, c’est d’abord enseigner la France.
Pour cela, il faut enseigner, d’abord et encore, la langue et la culture françaises.
D’abord la langue, et par des méthodes appropriées, des méthodes connues, reconnues mais trop souvent abandonnées par obstination idéologique. Chaque élève qui quitte le Primaire doit savoir Lire, Ecrire, Compter et Calculer. Il doit aussi savoir l’Histoire de notre pays, et sa géographie, c’est-à-dire l’impact des hommes et des siècles sur les paysages. C’est au Primaire que tout se joue.
Nous repenserons donc les emplois du temps, aujourd’hui dispersés en tâches multiples et parcellaires, en fonction de cette ambition. Ce qui est au centre de l’Ecole, c’est la transmission des savoirs.
Le Collège et le Lycée seront repensés selon cette même optique. Nous ne laisserons aucun élève derrière si nous lui proposons une vraie ambition, définie par ses capacités, et non un « socle commun », décidé par des instances européennes aveugles. On ne bâtit pas un programme en se contentant du soubassement : on doit le définir par le haut. Les programmes — tous les programmes essentiels à la construction des savoirs — seront nécessairement réorganisés et revus dans le sens d’une plus haute exigence.
Aucun élève derrière. Et pour cela, il est urgent de repenser la voie professionnelle, vraie source de débouchés, aujourd’hui consacrée à entériner l’échec.
C’est moins de compréhension que nous avons besoin en classe que d’autorité. La liberté ne consiste pas à donner la parole à ceux qui n’ont encore rien à dire, mais à construire la capacité de réflexion. L’égalité n’est pas le respect des ghettos ethniques ou sociaux, mais la capacité à échapper à ces ghettos pour entrer dans la maison commune. Et la fraternité consiste moins à « comprendre » qu’à faire comprendre.
La laïcité sera le pilier central de cette Ecole repensée. Une laïcité vraie, qui sans doute respectera les croyances, mais qui ne se laissera pas guider dans ses choix par les convictions des uns et des autres. La loi de 2004 sur les signes ostentatoires d'appartenance religieuse sera strictement appliquée et pourquoi pas, après débat, étendue à l'université. Ce qui compte, ce qui est premier, c’est le Savoir : le meilleur moyen de respecter ceux qui viennent en classe, c’est de leur transmettre toute la culture qui leur permettra justement d’échapper aux malédictions du milieu.
Chacun de nous a des racines, nous y sommes attachés. Mais l’Ecole n’a pas pour fonction de choyer ces racines : elle est là pour faire pousser l’arbre. Les particularismes, les communautarismes, sont des ferments de division, des freins à la transmission.
Cette Ecole de la transmission des savoirs ne peut se construire sans une discipline rigoureuse. La tolérance zéro sera appliquée dans chaque lieu d’enseignement, afin que tous, élèves, parents et enseignants, œuvrent en paix à bâtir les générations de demain.
La formation des maîtres, enfin, devra être repensée dans le sens de cette ambition. C’est moins de convictions idéologiques que les enseignants ont besoin que de connaissances exactes. Et un vrai compagnonnage, plutôt que des certitudes assénées, sera la clef de leur formation sur le terrain.
Debout l’Ecole de la France ! Aujourd’hui méprisée, parfois vilipendée, l’Ecole doit redevenir le lieu central de la formation des citoyens, de la transmission de toute la culture de notre vieux pays, et de la mise en place de la capacité à construire demain.
Jean-Paul Brighelli
Délégué national à l’Ecole publique