Le système de protection sociale joue un rôle primordial dans la société française.
Chaque famille bénéficie de la solidarité nationale notamment par le biais de prestations familiales, de la protection de la santé et des retraites.
La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est un enjeu majeur de la politique familiale française.
Jusqu’à présent cette politique a permis à la France d’être le seul pays dans l’Union européenne à combiner des taux de natalité (1,99) et d’emploi féminin élevés (59,4%).
Les mesures annoncées par le gouvernement suscitent la plus vive inquiétude auprès des familles car elles remettent en cause les fondements de la politique familiale.
Les familles ont déjà été mises durement à contribution avec les mesures décidées dès 2013.
Elles ont subi l’augmentation de l’impôt sur le revenu et la diminution de certaines prestations, plus particulièrement la fiscalisation des majorations de pensions de retraite pour charge de famille pour les retraités ayant eu trois enfants ou plus.
Debout la France s’interroge sur la proposition concernant le congé parental qui, si les parents ne font pas le choix du partage de ce congé ne bénéficieront que d’un congé raccourci.
Quelle sera la solution pour les parents, dans la mesure où le nombre de places d’accueil est insuffisant, surtout pour les familles en milieu rural ?
La branche famille ne doit pas être la variable d’ajustement du budget de la Sécurité sociale. Il faut rappeler que des transferts de charges importants de la branche vieillesse vers la branche famille ont rendu déficitaire la branche famille.
Ne faut-il pas plutôt concentrer les efforts vers la lutte contre la fraude aux cotisations dans la mesure où elle représente, selon la Cour des Comptes, 20 milliards d’euros de manque à gagner dans le budget de la Sécurité sociale.
Récemment le gouvernement a remis en cause le principe de l’universalité des allocations familiales.
Dans ce projet de loi, les députés avaient tout d’abord adopté les amendements socialistes prévoyant la mise sous condition de ressources des allocations familiales :
Dès juillet 2015, les allocations familiales de base devraient être divisées par deux à partir de 6000 euros de revenus mensuels pour un foyer avec deux enfants et par quatre à partir de 8000 euros de revenus. Ces seuils augmenteraient de 500 euros par enfant supplémentaire.
Ce projet adopté par l’Assemblée, a été rejeté par le Sénat le week-end dernier, le texte doit être revu par une commission mixte paritaire (sénateurs et députés) pour trouver une version commune aux deux chambres. En cas de désaccord, c’est naturellement l’Assemblée qui aura le dernier mot.
Debout la France doit être vigilant car il ne faut pas confondre “politique familiale” et “politique sociale”.
Pour un même revenu, il est, en effet, logique que la politique familiale aide davantage une famille plus nombreuse.
Rappelons qu’en aidant les familles à élever plus d’enfants, les prestations sociales contribuent, dans un premier temps, à augmenter la consommation, donc à favoriser l’économie de la France et plus tard, à permettre le financement des retraites par le biais des cotisations salariales des enfants.
Il ne faut jamais oublier que la famille, refuge et berceau de la solidarité, reste le socle de notre société.
Cécile Bayle de Jessé
Déléguée nationale à l’Epanouissement familial