La PPL VALLETOUX a été en discussion au Parlement à partir du lundi 12 Juin : elle vise «à améliorer l’accès aux soins » par l’engagement territorial des professionnels.
Le Député GAROT a déposé une série d’amendements, coercitifs.
Quel est l’enjeu ? comme on nous a détruit l’hôpital par la mainmise de l’administration sur toutes les décisions, au détriment du savoir médical des « patrons » et des besoins des malades, pour une meilleure rentabilité, la médecine libérale est en train de mourir avec des décisions administratives bien loin des besoins et des préoccupations des médecins libéraux et de leurs patients !
Oui, la santé est devenue ces dernières années la première préoccupation des Français, et ils ont raison d’être inquiets par les difficultés d’accès aux soins.
11% des Français n’ont plus de médecin traitant et de grandes inégalités règnent sur notre territoire, soit !
Mais pas de panique, l’administration est là et va aider à « simplifier, responsabiliser, organiser, coordonner, impliquer, prévoir, mettre en œuvre, mailler les territoires, élargir les dispositifs, trouver donc des solutions concrètes et ambitieuses à la crise » !
Nous sommes rassurés : grâce au CTS, au CNR, au PTS, aux CPTS, au CESP, aux GHT, aux PADHUE, à la nouvelle carte de séjour pluriannuelle, à l’ITOS aux ZAC et ZIP et bien sûr à l’ARS ! Voilà notre médecine bien simplifiée et devenue efficace. Les médecins vont enfin pouvoir faire de la médecine.
Coercition, contraintes, régulation, inscription d’office à une association, gouvernance retirée aux professionnels, limitation des remplacements, participation obligatoire à la permanence des soins, interdiction de l’intérim médical, réquisitions, contrôle financier des cliniques privées, validation des demandes d’installation par les ARS, renforcement des pouvoirs des ARS : nul doute que cela va donner envie à un jeune médecin de s’installer en libéral ! !
Pourquoi ce qui a échoué à l’hôpital marcherait en ville ?
Comment croire qu’une politique de contraintes va améliorer la médecine libérale ? Alors qu’il faut revaloriser ce métier, tout est fait pour dégoûter les étudiants et les médecins en activité. Sauf à faire entrer les étudiants dans le moule désiré par l’Etat de techniciens obéissants à des protocoles sans discernement, j’ose espérer qu’il est encore temps de nous sortir de notre torpeur.
Comment demander un préavis de 6 mois à un médecin qui part en retraite, alors que des soignants ont été chassés de leur cabinet en 24 h par cette même ARS en termes violents et maltraitants, laissant 1500 patients sans soins et sans médecin traitant ?
Comment, à maintenant 1 mois de la réintégration au 15 Mai, ces mêmes soignants attendent toujours la réactivation de leur carte professionnelle, pour reprendre le travail ?
« Plutôt que d’imposer des choses, aidez-nous à nous installer correctement »
Les syndicats de médecins ne sont pas convaincus : “Nous, on est en train de dire : ‘On manque de soignants’. Et eux, sont en train de nous dire : ‘Nous sommes en train de mettre de l’administratif supplémentaire pour vous gérer’. Non ! Ce n’est pas ce qu’on demande.”
“Au-delà du texte original, les 700 amendements sont liberticides pour ces jeunes médecins. On les oblige à exercer dans des déserts où il n’y a pas de lycée, pas de collèges, il n’y a plus de restaurant … Plus rien ! Et on veut y mettre des médecins ?”
A part « accompagner la dégringolade », ne peut-on prendre de la hauteur et se rendre compte qu’il est temps de changer de logiciel concernant notre santé ? Faire de la prévention beaucoup plus large et prendre les problèmes à bras le corps : maladies chroniques (évitables), santé psychique, prise en charge de nos personnes âgées et de nos jeunes, soins palliatifs, etc.
« Ce n’est pas les médecins qui nous manquent, c’est la médecine. »
Et si Montesquieu avait raison ?
Il nous manque peut-être des médecins, mais il manque surtout de la médecine !