L’Intelligence Artificielle (IA) en est à ses prémices, certaines solutions simples sont rentrées dans notre vie courante (cas des chatbots pour obtenir des renseignements en particulier) et d’autres sujets soulèvent le transfert massif d’emplois vers des automates informatiques et robotiques ou des problèmes éthiques comme celui de la reconnaissance faciale.
Un sondage récent (enquête “AI Predictions” du cabinet PwC) révèle que seules 18 % des entreprises américaines ont finalement déjà mis en œuvre l’IA : 20 % des dirigeants voulaient l’employer à “grande échelle” l’année dernière, ils sont 4% aujourd’hui …
La promesse et les premiers tests n’auraient-ils pas été au rendez-vous ?
Les retours des enquêtes sur les professionnels font apparaître des groupes distincts :
- – Un tiers pensent que leur métier sera remplacé par l’IA dans 5 ans.
- – Un tiers pense que l’IA imposera à leur métier des nouvelles compétences qu’ils n’ont pas pour cohabiter avec ces outils et donc qu’ils perdront leur emploi.
- – Le dernier tiers, optimiste quant à une synergie entre la machine et l’homme, estime que leur emploi changera et qu’ils seront capables de s’adapter…
Ces constats des professionnels sont-ils le résultat d’absence d’informations ou d’un trop grand optimisme des acteurs promoteurs historiques de l’IA ?
Depuis plusieurs années, des postes ont pu être remplacés par des machines, provoquant une vraie angoisse chez les populations. Mais ces disparitions de postes impressionnantes à court-terme cacheraient-ils en fait un effet moins important que prévu de l’IA sur l’emploi dans sa totalité sur le long terme ?
Dans cette optique comment la France peut-elle se préparer aux défis du numérique face à tant d’incertitudes ? Comment l’éducation peut-elle prendre en compte aujourd’hui les compétences demandées dans 20 ans ? Comment les entreprises peuvent-elles former leurs employés et leurs cadres ? Le secrétaire d’Etat en charge de ces questions, Cédric O a acquiescé que 13 millions de Français restent durablement “éloignés” du numérique.
Debout la France demande donc :
- – Un état des lieux des projets d’IA réalisés par le gouvernement et les établissements publics pour constater l’efficacité de ceux-ci et former les agents aux défis du numérique.
- – Une grande concertation sociale sur l’évolution des métiers entre parties prenantes de l’emploi, de la formation et de l’éducation.
- – Une sensibilisation des parents, des professeurs et des élèves face aux choix des études sur la carrière escomptée.
- – La protection effective des données souveraines de la France et des français (“pétrole” pour l’IA), de nos startups, des brevets, des innovations, des recherches de nos laboratoires, publics et privés.
Lionel Mazurié
Délégué national au numérique