Barbara Pompili s’apprête à remettre en cause les contrats de soutien à l’énergie solaire signés avant 2010 au motif qu’ils seraient anormalement avantageux pour les producteurs concernés .
Rappelons que ces contrats furent initiés par l’état lui même pour doper la filière solaire et prévoyaient un rachat extrêmement avantageux sur 20 ans de l’énergie produite. Ces contrats ont attirés des milliers d’investisseurs agriculteurs et particuliers. La remise en cause ne concernerait certes que les installations supérieures à 250 KWc pour épargner les petites installations, mais toutes installations de plus de 250 KWc jugées trop coûteuses verraient leur rentabilité revue à la baisse en réduisant leur durée ou leur tarif.
Cette démarche éclaire cruellement l’amateurisme chaotique des stratégies énergétiques du gouvernement d’une part et la dévaluation sans précédent de la parole de l’état d’autre part .
Sur la forme, et quelque soit les arguments avancés par le ministère, un contrat élaboré et engageant la parole de l’état se devrait d’être respecté.
Que vaut désormais la parole de l’état Macronien qui dépasse la manquement aux promesses et s’attaque désormais à des contrats ?
Même si il est vrai que des attitudes spéculatives issues de cet amateurisme sont critiquables, sur le fond cette remise en cause illustre les errances des stratégies publiques trop souvent démagogiques et dogmatiques en matière énergétique et démontre le danger d’une compétition commerciale internationale déloyale par l’obstination tout aussi dogmatique à s’en protéger .
Un fiasco que DEBOUT la FRANCE dénonce avec force depuis des années.
Déplorant que l’état et l’UE aient décapité la filière solaire européenne en subissant le dumping chinois. Alors que tout au contraire Nicolas Dupont Aignan proposait un programme de coopération européen pour promouvoir et protéger une filière solaire européenne qui pouvait répondre à toutes nos attentes. Les politiques publiques ont ainsi conduit à subventionner l’industrie chinoise, à ruiner notre industrie solaire et maintenant à ruiner les investisseurs trop confiants dans la parole de l’état.
Ce fiasco illustre le danger des politiques issues de positions idéologiques dès lors qu’elle s’exonèrent de lucidité et de pragmatisme.
Le même entêtement idéologique qui détruit les paysages au profit de l’éolien industriel et des lobbys qui ont obtenu des mécanismes de soutien très coûteux pour les contribuables (Éolien qui devrait être strictement limité aux secteurs déjà artificialisé ou se limiter à une stratégie individuelle d’appoint énergétique).
Le même entêtement idéologique qui détruit la filière nucléaire alors que la recherche et développement devraient au contraire se renforcer pour maîtriser les risques (promesses des filières à basse pression).
Le même entêtement encore contre un protectionnisme responsable adopté par toutes les grandes puissances économiques.
La France peut répondre à ses engagements pour réduire les énergies carbonées, mais cela se fera de façon durable, non à coup de subvention mais de rigueur, de recherche et en remportant la première bataille celle de la sobriété énergétique dans laquelle l’état devrait s’impliquer davantage plutôt que de gaspiller l’argent public.
Jean-Pierre Enjalbert
Délégué National à l’Ecologie et au Développement Durable