Le 26 juin 2020,
Les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat ont interpellé bon nombre de Français : si certaines mesures (rénovation des bâtiments, développement des véhicules propres…) sont consensuelles, un grand nombre de propositions semblent davantage répondre à l’idéologie d’écologistes radicaux qu’à la mise en place d’une véritable politique de protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique.
La Convention citoyenne pour le Climat est une mascarade démocratique. Si nous ne pouvons que nous réjouir de la mise en place de démarches participatives, l’organisation de la Convention Citoyenne révèle une manipulation déconcertante. En réalité, une enquête minutieuse sur le mode de sélection des 150 citoyens montre que le « tirage au sort » a été dévoyé par une organisation opaque qui a choisi unilatéralement une méthodologie biaisée. En effet, les citoyens tirés au sort ne sont pas représentatifs de la pluralité politique de la population et bon nombre ont à leur actif des engagements proches de mouvements de gauche qui biaisent le résultat final de la consultation. De même, je déplore que seules des personnalités de gauche et les membres de l’exécutif aient pu être auditionnés par la Convention citoyenne, nos demandes étant restées sans réponse.
Au regard de son organisation et de ses conclusions, il apparait légitime de se demander si cette Convention Citoyenne n’est pas un énième instrument de communication au service du pouvoir, comme cela a été le cas avec le Grand Débat National suivant la crise des gilets jaunes et le Grand débat sur l’Europe précédant les élections européennes. Encore une triste occasion manquée pour la démocratie française…
Cette manipulation dans l’organisation de la Convention Citoyenne pour le Climat nous conduit à regretter certaines propositions ressorties de plusieurs mois de travail, souvent proches d’une écologie radicale d’extrême gauche bien loin des véritables enjeux pour protéger la planète.
Si Emmanuel Macron et sont gouvernement sont vraiment attachés à la démocratie participative, Debout La France leur demande d’organiser régulièrement des référendums sur les plus importants enjeux d’avenir : le meilleur instrument pour consulter l’intégralité des Français ! Toutefois, ne tombons pas dans le piège d’un référendum consistant à ne faire qu’introduire la notion de « crime d’écocide » dans la Constitution ou encore à y ajouter que « la République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique ». En effet, de nombreuses dispositions parmi lesquelles le « principe de précaution » ont déjà été intégrées à la Constitution via la Charte de l’Environnement en 2005 ! Cela n’a hélas pas changé grand-chose.
Beaucoup de blabla, peu de résultats : la Convention citoyenne pour le Climat ne répond pas à l’urgence d’agir pour la planète.
Plutôt qu’un référendum sur la coloration en vert de la Constitution, le Gouvernement doit prendre des actes concrets ! C’est pourquoi Debout La France propose des mesures qui privilégient le bon sens à l’idéologie pour vraiment protéger la planète et lutter contre le réchauffement climatique :
A/ Privilégier les circuits courts pour produire, consommer et recycler. Alors que 50% des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées aux importations, seuls le patriotisme économique et la relocalisation de nos emplois industriels sont capables de lutter efficacement contre le réchauffement climatique (tout en éradiquant le chômage). Debout La France propose de rompre avec la politique mondialiste et européiste de nos dirigeants :
1/ Libérer notre pays des dogmes de l’Union européenne qui décident de notre politique commerciale et signe des traités de libre-échange déloyaux qui intensifient gravement les échanges polluants au mépris des normes sociales et environnementales. En dépit du bon sens écologique, Emmanuel Macron n’a cessé de soutenir les accords de libre-échange et d’accélérer l’intégration européenne.
2/ Mener un véritable patriotisme économique : réserver 75% des commandes publiques aux PME françaises, diviser par deux l’impôt sur les sociétés pour les entreprises qui investissent en France, créer un fonds de relocalisation de 2 milliards €, etc. Comment croire qu’Emmanuel Macron, adepte du mondialisme de laisser délocaliser nos emplois et de brader nos industries à des puissances étrangères, serait en mesure de défendre notre « souveraineté économique » ?
B/ Dépolluer les secteurs qui émettent vraiment des gaz à effet de serre. Depuis des décennies, les faux écologistes gaspillent des dizaines de milliards d’euros dans des éoliennes inefficaces qui polluent nos paysages (cf. rapport de la Cour des Comptes) alors même que la production d’électricité française n’émet quasiment pas de CO2 ! Notre pays est parmi les meilleurs élèves de la planète, et ce grâce à sa production hydraulique et nucléaire. Utilisons plutôt l’argent gaspillé pour décarboner les secteurs qui polluent vraiment et coûtent cher aux ménages français :
3/ Dépolluer le secteur des transports à travers une stratégie de sortie du pétrole, le développement du rail, la facilitation d’accès aux véhicules propres, un programme national de développement de véhicule propres, un grand plan de recherche en faveur de l’hydrogène, etc. Comment faire confiance à un Gouvernement qui démantèle la SNCF, privilégie les poids lourds au détriment du train (ex : suppression du train des primeurs reliant Perpignan à Rungis), exonère de taxes les supertankers, ou encore laisse nos industries automobiles délocaliser ? Ce n’est pas en réduisant la vitesse sur les autoroutes à 110km/h qu’on réduira à terme la pollution des transports ! C’est par exemple en annonçant l’arrêt du projet du terminal 4 de l’aéroport de Roissy.
4/ Décarboner le secteur du bâtiment en menant un grand programme national d’aide à l’isolation des passoires thermiques partout en France. Cet impératif écologique a pourtant été freiné par le Gouvernement d’Emmanuel Macron, qui a par exemple sacrifié le crédit d’impôt pour remplacer les fenêtres énergivores.
C/ Mener une écologie respectueuse du vivant dans une société de la consommation où règnent de plus en plus l’argent-roi et l’individualisme.
5/ Protéger la santé des Français grâce à des mesures de bon sens telles que l’interdiction des perturbateurs endocriniens, la traçabilité transparente des produits alimentaires, le contrôle aux frontières des produits importés, le respect du principe de précaution en suspendant le déploiement de la 5G comme en Suisse dans l’attente de vraies études d’impact, etc. Ne laissons plus certains lobbies empoisonner nos assiettes et notre environnement en toute impunité !
6/ Respecter la dignité animale en rendant obligatoire l’étiquetage de la viande sur les conditions d’élevage, de transport et d’abattage, en interdisant l’abattage sans étourdissement, en luttant contre les trafics, ou encore en renforçant les sanctions concernant la maltraitance animale.
7/ Préserver la biodiversité, notamment en cessant la bétonisation intensive de nos espaces périurbains, en faisant des agriculteurs les artisans de la biodiversité, ou encore en adoptant une véritable politique de sauvegarde des littoraux et fonds marins.
En matière d’écologie, les belles paroles d’Emmanuel Macron sont souvent contredites par ses actes. On ne résoudra pas les problèmes avec ceux qui les ont créés ! Nous devons sortir effets d’annonce et agir concrètement, sans pour autant tomber dans une vision rétrograde et punitive de l’écologie. C’est tout le sens du programme de Debout La France.
Nicolas Dupont-Aignan, Président de Debout La France, Député de l’Essonne.
Jean-Pierre Enjalbert, Délégué national de Debout La France en charge de l’écologie et du développement durable, maire honoraire de Saint-Prix (95).