Le Gouvernement a déposé hier au Sénat un amendement insupportable que je combattrai sans relâche. Au prétexte de vitaliser la vie démocratique par une meilleure participation au suffrage, le Gouvernement va détruire la confiance en l’élection présidentielle. Qui imagine, pour la première fois dans l’histoire de la République, le scrutin présidentiel à ce point remis en cause dans ses modalités, affaibli dans sa fiabilité, insincère dans son fonctionnement ?
Cet amendement introduirait le vote électronique, dispositif pour lequel les risques de fraudes, de pertes ou de vols de données sont élevés. Ces risques ne peuvent être écartés quand tous les jours les sites sécurisés du gouvernement et de grandes entreprises sont la cible de cyber-attaques. Ils vont peser sur la confiance des Français en la sincérité des urnes.
Le recours au vote par anticipation contrevient aux fondements d’une élection démocratique. D’abord car les citoyens doivent voter le même jour, sans biais ni asymétrie d’information entre les différents électeurs. Ensuite parce que le stockage des votes ouvre la voie à d’éventuelles manœuvres antidémocratiques entre le moment du vote anticipé et celui du dépouillement.
L’accès à des lieux de vote diffus, et distincts de la commune qui établit les listes électorales, ne permettrait plus de comptabiliser correctement les votants, et centraliserait des voix dans certains chefs-lieux.
J’appelle l’ensemble des parlementaires à s’opposer à cet amendement scélérat qui porterait atteinte à nos droits fondamentaux, et montre au mieux la maladresse de l’exécutif, au pire sa malhonnêteté.
Nicolas DUPONT-AIGNAN