C'est avec consternation que j'ai accueilli le refus des députés socialistes de la commission d'enquête parlementaire en charge de l’affaire Cahuzac d'auditionner Jean-Marc Ayrault sur la réunion du 16 janvier réunissant le président de la République, le premier ministre, le ministre de l'économie et le ministre du Budget.
A DLR nous saluons la décision des députés UMP de démissionner de la commission. En effet, plus les travaux de la commission avancent, plus les responsabilités apparaissent bien plus troubles que l'exécutif ne voulait le faire croire. Toute la vérité doit être faite sur les mesures réelles qui ont été mises en oeuvre par l'administration pour découvrir la vérité et in fine, de savoir si oui ou non, le gouvernement socialiste a choisi délibérément de protéger l'un des siens alors que sa situation de fraude fiscale était connue. En refusant cette audition, les socialistes font le choix de laisser s'installer le doute et le soupçon. Une défiance que la démocratie française ne peut plus se permettre. Le doute sur l'implication réelle du gouvernement et des services de l'Etat, le soupçon sur la volonté réelle de faire la lumière sur cette affaire.
La gravité de l’affaire Cahuzac, qui fait écho à tant d’autres scandales en cours, imposait que le Premier Ministre s’explique. Les parlementaires socialistes sont en train de faire le choix de sacrifier ce qui reste de confiance entre les Français et les politiques pour protéger leur majorité. On peut légitimement se demander s'ils n'ont d'ailleurs pas suivi des consignes de la part de l'exécutif. On ne peut diriger un pays en plaçant son parti au-dessus de la patrie, l'intérêt partisan au-dessus de l'intérêt général.
Au soir de la mise en examen de M. Cahuzac, Nicolas Dupont-Aignan demandait déjà de faire toute la lumière sur les protections dont il avait pu bénéficier. Les versions contradictoire de MM Cahuzac et Moscovici, comme le refus d'auditionner M Ayrault, sont la preuve que cette affaire dépasse le simple cas personnel de l'ancien Ministre du Budget.
Si cette commission ne va pas au bout du chemin menant à la vérité, la promesse de M. Hollande de faire toute la lumière sera morte et enterrée. Cet échec symbolisera la duplicité de la parole présidentielle. La République irréprochable chère au candidat Hollande sera morte une deuxième fois, ouvrant la voie à toutes les dérives possibles dont seront comptables les socialistes.
Si vraiment la majorité actuelle n'a rien à se reprocher, les députés socialistes doivent revenir sur leur décision et accepter l'audition de Jean-Marc Ayrault. S'ils le refusent, les Français en tireront toutes les conclusions qui s'imposent.
Nicolas Calbrix
Président de Debout les Jeunes