par Taïké Eilée – lundi 8 octobre 2018
Souvent, la désinformation médiatique est aisément repérable. Parfois, elle est plus sournoise. Sa subtilité la rend d’autant plus efficace. C’est précisément ce que nous allons étudier aujourd’hui avec un cas concret. La matière est politique, fortement polémique. Mais il faut faire ici, autant que possible, abstraction de ses préférences personnelles ; car c’est la forme qui nous intéresse. Il s’agit de rendre visible une entreprise de désinformation invisible, afin d’être en mesure de la repérer en d’autres occasions, sur d’autres sujets, avec d’autres acteurs.
Mercredi 3 octobre, Nicolas Dupont-Aignan était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV. Une séquence a fait beaucoup parler et a permis aux médias militants (car ils le sont clairement) de ridiculiser (ou de tenter de ridiculiser) le président de Debout la France.
Deux poids, deux mesures
L’échange porte sur l’apprentissage de l’arabe à l’école primaire, que le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer veut encourager. Bourdin est à fond derrière cette mesure, et demande à son invité s’il est aussi enthousiaste que lui. Dupont-Aignan répond que non, car il estime que, dans une France minée par le communautarisme, menacée par l’islamisation, et au bord de l’implosion, il ne faut pas enfermer les populations immigrées dans leurs origines, ce à quoi l’apprentissage de l’arabe concourerait pour les populations issues du Maghreb ; au contraire, il faut tout faire pour les franciser au maximum, en “mettant le paquet” sur l’apprentissage du français. Discours assimilationniste classique.
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