Les douanes françaises ont publié, hier, les chiffres du commerce extérieur de l’année dernière.
Notre déficit commercial s’est creusé de près de 29 % en 2017 à plus de 62 milliards d’euros. Il s’agit de la plus forte dégradation depuis 2011 alors que la France est en déficit commercial depuis 2003, soit quinze années d’inaction gouvernementale !
Alors que le gouvernement annonce une reprise économique, ces chiffres prouvent l’échec d’une politique que les Français subissent depuis 20 ans : soumise à une concurrence européenne et mondiale déloyale du fait de la naïveté de ses gouvernements, la France continue d’importer du chômage !
Le déficit manufacturier, c’est à dire celui des produits fabriqués en France, atteint un nouveau record de 40,6 milliards en 2017, après 35,3 milliards en 2016.
La désindustrialisation rampante en est la cause principale. L’industrie française non seulement n’exporte plus assez à l’étranger, ayant vu ses parts de marché fondre en 15 ans de 4.7 à 3% du commerce mondial, mais nos usines ne répondent même plus aux demandes des consommateurs français ! Nous achetons des biens à forte valeur ajoutée à nos principaux concurrents voire parfois des produits qui ne sont tout simplement plus disponibles auprès de fabricants français !
Ainsi, la reprise économique que connait la France entraîne plus d’importations qu’elle ne suscite de nouvelles commandes sur notre sol !
La facture énergétique s’aggrave en raison de la hausse des cours du pétrole. Au lieu de tenir compte de cette réalité, le gouvernement affaiblit notre parc nucléaire, condition de notre indépendance.
Il est vrai que depuis les années 1970, aucun gouvernement n’a eu le courage d’entamer à marche forcée le passage du parc automobile français du pétrole vers l’électricité. Cette ambition est pourtant à portée de main, comme le montre la politique suivie par la Norvège, pays dans lequel un véhicule neuf sur deux est déjà électrique ou hybride. Interdire l’exploitation des hydrocarbures sur le sol français comme le veut Nicolas Hulot n’a ainsi aucune sens si la France doit importer toujours plus de pétrole et de gaz !
Dans le secteur agricole, pour la première fois depuis la guerre, la première puissance exportatrice que nous étions, il y a encore 3 ans, est déficitaire ! Nous payons le prix des abandons de la politique agricole commune et d’un dumping déloyal organisé en Europe.
Enfin l’enchérissement de l’Euro affaiblit la compétitivité prix de nos produits. Il est urgent que la Banque Centrale Européenne fasse baisser à nouveau la cherté de l’euro et prenne pour principal objectif la compétitivité prix de nos entreprises et pas seulement du nord de l’Europe !
A Debout la France, nous voulons rompre avec cette politique d’impuissance économique et de chômage, nous voulons inciter les chefs d’entreprise patriotes, ceux qui croient en la France et au fabriqué en France à investir en France par des baisses substantielles de charges et d’impôts avec 4 mesures clés :
– Réorienter les 20 milliards d’euros du CICE vers des baisses de charges patronales en direction des entreprises exposées à la concurrence internationale ;
– Créer un fonds d’aide à la relocalisation doté de 10 milliards d’euros qui attribuerait des aides à l’investissement en échange d’une implantation de nature à rééquilibrer nos territoires ;
– Baisser de moitié le taux de l’Impôt sur les Sociétés (IS) pour les bénéfices réinvestis sur le sol français ;
– Réserver 75% de la commande publique aux productions fabriquées en France et au moins 50% à des PME françaises.
Il faut impérativement s’assurer que les importations respectent enfin les normes sociales, environnementales et fiscales exigées en France, sans hésiter à refuser des importations illicites ou douteuses.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France