Afin d’écrire sur les phénomènes qui empoisonnent le quotidien de mes concitoyens, j’ai demandé à ChatGPT de me rédiger des articles. Et là, surprise, on se retrouve avec des dissertations qui suivent le modèle type qu’apprennent nos lycéens : thèse / antithèse / synthèse.
Premier cas : « la dépénalisation de la consommation de drogue », où sont présentés par ChatGPT : « une approche pragmatique, la prévention et l’éducation avant tout, la réduction de la violence liée au trafic de drogue, des exemples de succès » et une conclusion très consensuelle : « La dépénalisation de la consommation de drogue est une approche qui gagne en popularité en raison de ses nombreux avantages potentiels. Elle permet de concentrer les ressources sur la prévention, le traitement et la réduction des méfaits, tout en réduisant la violence liée au trafic de drogue. La dépénalisation n’est pas une solution miracle, mais elle représente une alternative pragmatique à la politique de répression actuelle en matière de drogue ».
Pas vraiment d’éléments tangibles, la réduction de la violence étant présentée comme un fait, alors qu’on voit qu’à Marseille par exemple les armes à feu accompagnent désormais les trafics, et les actualités montrent au contraire que l’insécurité gagne ces quartiers hébergeant des points de deal. Et surtout, je reste à cette information factuelle donnée par le Président Macron lui-même en juin 2023 : «350 000 [amendes] ont été dressées en France depuis septembre 2020. Mais {…] nous avons un taux de recouvrement de 35% ».
Le factuel, c’est donc que 2/3 des amendes ne sont donc pas payées : il n’y a plus de punition. Vous comprendrez que je n’abonde pas dans le sens du consensus mis en avant par ChatGPT, qu’au contraire je mets en avant des arguments tangibles et factuels pour prendre position.
Second cas : « les rodéos urbains », et là, ChatGPT commence mal : « Les rodéos urbains suscitent à la fois fascination et inquiétude. Alors que certains considèrent les rodéos urbains comme une forme d’expression artistique ou de divertissement, d’autres les voient comme un danger public et une nuisance » ; puis un peu d’histoire, les aspects positifs « les rodéos urbains représentent une forme d’art et d’expression de soi » voire « peuvent être un moyen pour les jeunes de s’engager dans une activité positive qui les éloigne des activités criminelles ou de la délinquance » ; ensuite les dangers et inconvénients, enfin un paragraphe sur les mesures prises pour les réglementer, avant d’arriver à la conclusion de ChatGPT« Il est essentiel de trouver un équilibre entre la régulation de ces événements pour minimiser les risques et la préservation de la liberté d’expression et de loisir. La clé réside peut-être dans la création d’espaces dédiés et sécurisés pour les rodéos urbains, ainsi que dans l’éducation des conducteurs sur les dangers potentiels et les conséquences de leurs actions ».
Eh bien non : nous ne dépenserons pas des millions pour la pratique de la roue arrière sur des motos volées, non immatriculées, conduites sans casque par une demi-douzaine de « jeunes » ; cet argent nous préférons l’investir dans un skate-park pour que nos ados puissent faire du sport en toute sécurité.
ChatGPT ne m’a donc pas aidé à écrire ces articles : il est effectivement trop consensuel. L’absence d’éléments chiffrés et de faits tangibles ne permet pas d’ appréhender la réalité telle qu’elle est : le trafic de drogue et les rodéos, ce n’est pas ludique mais ce sont deux fléaux qui empoisonnent la vie des habitants.