Depuis plusieurs années, je suis accusé de propager des « fake news » car j’alerte sur les menaces sanitaires qu’implique le CETA : pourtant, les faits me donnent raison.
Ce matin encore, le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume a déclaré qu’il « ne peut pas dire à 100% » qu’il n’y aura pas de viandes nourries aux farines animales importées en France. Il reconnait que de telles importations pourraient survenir en cas de fraudes : « s’il y a des fraudes, il y a des fraudes, on les constate ou on ne les constate pas ». Alors même que la dangerosité des farines animales est reconnue et qu’elles ont provoqué de nombreuses victimes lors du scandale de la « vache folle », l’aveu d’impuissance du Gouvernement est inadmissible !
Au regard de l’insuffisance des contrôles aux frontières, nul doute que la France va importer des produits qui ne pourraient pas être légalement produits ni consommés sur son sol, comme les viandes nourries aux farines animales ou encore bourrées d’antibiotiques stimulateurs de croissance. Ce n’est pas non plus l’Union européenne qui pourra nous protéger alors qu’elle peine déjà à assurer la sécurité sanitaire et la traçabilité de la viande de certains pays européens (scandales de la viande de cheval roumaine, du bœuf avarié polonais, etc.). Même la Commission d’experts indépendants mise en place par Emmanuel Macron afin de donner un avis sur le CETA a déploré l’absence de véritables contrôles pour éviter d’importer des viandes contaminées ou élevées avec des farines animales, hormones de croissance, etc.
Ainsi, un an seulement après l’entrée en vigueur partielle du CETA imposée par l’Union européenne, un article de RTL révélait que la France laissait impunément entrer depuis le Canada du colza OGM sans indication sur l’étiquette malgré l’obligation en Europe, du saumon transgénique malgré son interdiction en Europe, ou encore 42 pesticides toxiques interdits dans notre pays mais autorisés au Canada. De la même manière, il y a fort à parier que des viandes nourries aux farines animales ou bourrées aux stimulateurs de croissance se retrouveront dans nos assiettes parmi les 45.840 tonnes de bovins importées chaque année !
Par-delà les importations frauduleuses, le CETA autorise implicitement l’envoi depuis le Canada de viandes nourries aux farines animales. Le 19 juillet dernier, les autorités canadiennes ont reconnu auprès d’Agra Presse que « malgré une interdiction de principe de l’alimentation des ruminants à base de farines issues de ruminants, la législation canadienne autorise l’utilisation de certaines protéines comme les farines de sang et la gélatine ». Or, un article du Monde daté du 22 juillet confirme après avoir étudié les réglementations vétérinaires canadiennes et européennes que « un trou dans la législation autorise en fait les éleveurs canadiens à nourrir leurs bœufs avec des farines produites à partir de ce qu’il reste de leurs congénères une fois découpés à l’abattoir – le sang, les poils, le gras – et à les envoyer sur le sol européen sans que le consommateur en soit informé ». De fait, les farines animales sont donc légalement de retour en Europe !
Malgré les belles déclarations d’intention du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le Gouvernement expose sciemment les Français à une importante menace sanitaire.
Lorsque j’alertais sur les dangers qui pèsent sur la santé des consommateurs français et européens à cause du CETA, j’étais accusé de propager des « fake news ». Lorsque je dénonçais le risque très probable d’importer des viandes bourrées aux stimulateurs de croissance et nourries aux farines animales, on m’accusait de propager des « fake news ». Finalement, ce sont notre Gouvernement et ses défenseurs qui ont propagé des « fake news » et menti aux Français.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France