Le 27 octobre prochain, la Commission européenne portera un coup fatal à notre agriculture et à notre mode vie par la ratification du CETA, l’accord économique et commercial global entre l’UE et le Canada.
Abaissement des barrières tarifaires dans le domaine agricole, nivellement par le bas de nombreuses normes sanitaires au nom d’une dangereuse uniformisation, mise en péril de nos indications géographiques françaises, limitation de subventions favorisant l’exportation… Consentir à l’application d’un tel traité, alors même qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours dans notre pays et que la malbouffe se banalise avec ses conséquences malheureuses en matière de santé, relève d’une véritable trahison.
Concrètement, nous assisterons par exemple à la mise à mort des producteurs européens de viande bovine : comment imaginer qu’ils survivent à l’inondation du marché européen d’au moins 48.000 tonnes de viande bovine canadienne de bonne qualité sans droit de douane alors même que le marché est déjà saturé ? D’autant que les quotas obtenus par le Canada ont été calibrés pour une Europe à 28, auxquels le Royaume-Uni échappera. Il faut en finir avec cette logique qui consiste à créer moins de sécurité pour les consommateurs, pour nos terroirs, pour nos exploitants, et plus de sécurité pour les chiffres d’affaires des multinationales étrangères.
Le CETA n’est que le cheval de Troie qui permettra d’ouvrir le marché européen aux Etats-Unis en passant par le Canada. D’autant qu’il ouvrira la voie à son grand-frère quant à lui surmédiatisé : le TAFTA. Ce dernier achèvera le massacre prémédité contre l’agriculture française et européenne. Ces traités constituent une véritable OTAN économique qui placera définitivement les Etats européens sous tutelle nord-américaine.
Vendredi dernier, le Parlement de nos voisins wallons s’est opposé à la signature par le Royaume de Belgique du CETA. Un acte de résistance dont devraient s’inspirer nos parlementaires français et gouvernants si forts dans des effets d’annonce retentissants mais rarement suivis d’actes. Je demande expressément au Gouvernement de prendre ses responsabilités.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France
Candidat à l’élection présidentielle