Le 18 février 2016, Alcatel-Lucent, champion national des télécommunications, était vendu au finlandais Nokia, avec l’accord du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. La France laissait ainsi passer sous pavillon étranger 16 000 salariés (52 000 dans le monde) et plusieurs technologies vitales pour notre souveraineté numérique et pour le contrôle de nos communications civiles et militaires.
Le 14 avril 2015, Emmanuel Macron déclarait naïvement dans une conférence de presse sue le rachat d’Alcatel par Nokia : « c’est une bonne opération pour Alcatel-Lucent. Parce que c’est une opération d’avenir que nous construisons, avec ce rapprochement, la reconquête d’Alcatel-Lucent ».
Deux ans plus tard, cette « reconquête » est devenue une nouvelle défaite économique. 10% des effectifs du groupe ont été licenciés pour préparer la vente. En 2017, Nokia annonçait 600 licenciements supplémentaires.
« Cette opération d’avenir » se retourne contre nos intérêts fondamentaux. La France essaie aujourd’hui d’empêcher le groupe finlandais de céder sa division sous-marine, Alcatel Submarine Networks (ASN), valorisée à 800 millions d’euros.
Les câbles sous-marins constituent un actif au cœur des flux mondiaux de communication, stratégiques pour les États et d’abord pour France. Numéro un mondial du secteur, ASN est un opérateur d’importance vitale (OIV) au sens du code de la défense et joue un rôle essentiel dans le dispositif des services de renseignements français.
L’État actionnaire à 23% du groupe Orange et à 7% du groupe Nexans est en mesure d’exiger une solution française de rachat qui protège l’emploi, en particulier le site de Calais (80% de la valorisation d’ASN). Une solution française qui seule peut assurer la sécurité nationale.
Jean Philippe Tanguy
Délégué National de Debout La France