En France, chaque année environ 50 millions de poussins mâles subissent ce sort abominable. Si de nombreuses associations de protection animale et ONG dénoncent cette barbarie, le broyage des poussins vivants est plus que jamais présent dans notre pays.
Rappel du contexte : dans l’industrie avicole, les poussins éclosent dans des couvoirs industriels qui conservent les poussins femelles, destinés à la ponte, et suppriment les poussins mâles, qui ne peuvent devenir des poulets de chair. En effet, ces derniers ne sont pas consommables car leur croissance est beaucoup trop lente. Ils sont donc considérés comme non rentables, jetés dans des broyeuses ou gazés au dioxyde de carbone comme de vulgaires déchets ! Il n’y a, dans cette démarche, aucune empathie, aucune éthique et aucun respect de l’animal.
Cette technique de broyage des poussins vivants est une horreur ! Et pourtant des alternatives existent.
En effet, des sociétés ou start-up comme Poulehouse ou Novoponte, grâce à un partenariat avec Respeggt (société basée à Cologne, Allemagne), ont décidé d’en finir avec cette technique cruelle.
Poulehouse garde ses poules pondeuses jusqu’à la fin de leur vie (7 à 8 ans) même si la productivité baisse. Par ailleurs, la société a choisi de travailler avec le Groupe Respeggt qui a mis au point une technique non-intrusive de sexage de l’embryon par analyse endocrinologique (méthode Seleggt) dès le 9ème jour d’incubation des œufs des poules pondeuses. C’est à ce stade (et sans souffrance pour l’embryon) que s’effectue le tri et la destruction des futurs poussins mâles. Chez Novoponte, une unité de sexage in ovo a même été récemment installée afin d’éviter ce carnage !
Que dit la loi au sujet du broyage des poussins vivants ? En France cette technique, même si elle est contestée et considérée (à juste titre) comme de la maltraitance animale, est autorisée et tolérée. Néanmoins, le Ministre de l’Agriculture a annoncé l’interdiction de cette pratique pour le 31 décembre 2021, mais sans proposer de réelles alternatives aux professionnels de la filières avicole. Et c’est là où le bât blesse ! Comment ces derniers vont-ils pouvoir adapter leur mode de production tout en restant rentables ? Le gouvernement va-t-il promouvoir cette méthode du sexage in ovo et accompagner la filière ?
A Debout la France, nous sommes convaincus par cette technique même si elle est encore marginale.
Elle est d’ailleurs déjà expérimentée avec succès dans de nombreuses usines allemandes et il s’avère que le prix de vente d’un œuf traité n’augmente que de 3 centimes d’euro. Par ailleurs, la réduction de la durée d’incubation permettra aux industriels de réaliser des économies.
Quelle est la posture de Debout la France au sujet du broyage des poussins vivants ?
Debout la France, dans sa proposition de loi visant à lutter contre les mauvais traitements envers les animaux, souhaite interdire tout simplement la mise à mort des poussins mâles éclos par broyage ou gazage !
Debout la France demande également que le gouvernement promeuve la méthode du sexage in ovo et accompagne les professionnels de la filière avicole dans la mise en place de cette technique.
Carole PELLISSON
Déléguée nationale au bien-être animal