Dans un énième sommet européen dont seule l’Union Européenne a les secrets, les chefs d’Etats de l’UE ont répondu favorablement à la demande de Theresa May, Premier Ministre Britannique, de retarder l’acte de sortie du Royaume-Uni au 12 avril.
En clair, l’Union Européenne accorde trois semaines au Royaume-Uni pour adopter un accord qui a déjà été rejeté à deux reprises par les parlementaires britanniques. Sous la forme apparente d’un délai, ces trois semaines ressemblent plus à ultimatum pour adopter l’accord sans aucune modification du côté européen.
La décision de l’UE est hypocrite car Michel Barnier, négociateur en chef, et Jean-Claude Juncker savent que Theresa May aura du mal à présenter une troisième fois le même texte. Le Président de la Chambre des Communes Britannique, John Bercow, ayant ressorti une règle datant de 1606 pour empêcher la remise au vote d’un texte déjà rejeté. Sans modification de l’accord, il y a peu de chance qu’il soit adopté avant le 12 avril.
L’Union Européenne persiste dans sa volonté punitive envers le Royaume-Uni. Cette politique folle est en décalage avec la réalité du monde et de nos intérêts. Si le Royaume-Uni sort sans accord, il n’y aura pas le fameux chèque de 60 milliards d’€ pour l’Union Européenne. Le coût pour la France et l’Allemagne serait colossal. La France, selon la fondation Bertelsmann, perdrait 8 milliards d’euros par an pour notre économie, sans compter la hausse de 1 à 2 milliards d’euro de contribution supplémentaire à l’UE. Cela menacerait des dizaines de milliers d’emplois en France. Avec un plein-emploi et un déficit largement maîtrisé, le Royaume-Uni peut amortir le choc du Brexit. Pas la France.
J’ai toujours appelé de mes vœux un règlement honnête et franc avec le Royaume-Uni. La parole du peuple Britannique doit être respectée, le Royaume-Uni doit donc sortir de façon ordonnée en conservant un lien fort avec l’Europe et la France. L’Union Européenne doit cesser son chantage sur la frontière d’Irlande du Nord qui fait le jeu d’une minorité extrémiste. Emmanuel Macron doit impérativement négocier un accord maintenant une relation forte afin de défendre les emplois français, nos routiers, nos pécheurs, nos étudiants mais aussi notre sécurité collective, dont la coopération franco-britannique est une pièce maîtresse.
Ne faisons pas du Brexit une punition contre un peuple souverain, mais transformons cet acte majeur en une opportunité : celle de réorienter l’Europe et d’en faire une belle coopération entre les peuples.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France