Suite aux rumeurs indiquant que la banque BNP Paribas serait condamnée par la justice américaine à verser 16 milliards d’euros pour un litige relatif à des soupçons d'infraction à un embargo, François Hollande doit durcir le ton vis-à-vis des Etats-Unis. S’il est légitime de sanctionner la filiale de BNP Paribas si elle n’a pas respecté les lois du pays, la justice américaine n’a pas à prendre en compte l’intégralité des décisions prises hors du territoire américain par la banque française dans son prochain jugement. Nos banques respectent les règles européennes d'embargo et n’ont donc pas à rendre des comptes aux Etats-Unis. Cette affaire montre à quel point l’adoption du traité transatlantique est particulièrement dangereux pour notre pays.
C'est un marché de dupes aux conséquences désastreuses car la réciprocité est clairement absente de nos relations avec les Etats-Unis. Laurent Fabius, en affirmant ce matin que l’amende infligée pourrait avoir des «conséquences négatives» sur les discussions en cours du futur traité, va dans le bon sens. Le Ministre doit maintenant aller plus loin en demandant la suspension immédiate des négociations.
Le gouvernement doit refuser d’être pris en otage par les autorité américaines, souvent bien plus laxistes quand il s’agit de sanctionner leurs entreprises. Rappelons que la Bank of America, à l'origine du krach financier de 2008 et dont l'impact fut bien plus grave pour l’économie mondiale, pourrait écoper d'une amende d'environ 8,8 milliards d'euros, un montant bien loin de celui annoncé pour BNP Paribas !
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République