Il est de bon ton parmi les « experts » de l’immigration, ceux qui assurent que celle-ci est un bénéfice net pour la communauté nationale quelles que soient son ampleur et les conditions de son intégration – ne leur parlez jamais “d’assimilation” (Hou, le vilain mot !) -, de s’indigner du « grand remplacement ». Et de vouer aux gémonies ceux qui osent en pointer le risque. L’existence d’une immigration de peuplement massif, susceptible de remplacer peu à peu la population de nos quartiers et de nos villes ? “Pouah, un fantasme d’extrême-droite, agité par des ignorants et des démagogues ennemis des valeurs de la République !”
Et pourtant…
Et pourtant les chiffres sont là, qui démontrent au fil de leur publication régulière que cette crainte renvoie à une réalité. Non pas qu’un tsunami migratoire risque de tout emporter du jour au lendemain, laissons ce genre de caricature aux extrêmes, mais bel et bien que l’immigration non maîtrisée (ni sérieusement régulée à l’entrée ni correctement gérée pour ce qui concerne les éloignements du territoire) représente un mouvement de population continu et d’ampleur qui prend une place importante et croissante dans le peuplement de la France. Et qui rend de plus en plus difficile l’assimilation qui demeure la condition du fonctionnement de notre Pacte républicain. L’égalité des droits, quelle que soient l’origine ou la religion, ne peut être opérationnelle si on laisse se multiplier dans tout le pays des ghettos et des « territoires perdus de la République ». C’est parce que je suis un gaulliste, patriote et humaniste, que je tire aujourd’hui la sonnette d’alarme.
Les derniers chiffres disponibles en attestent une fois de plus. En 2016 nous dit le ministère de l’Intérieur, l’immigration légale se traduit par l’entrée de 227 550 personnes sur notre sol, une hausse de 4,6% par rapport à l’année précédente. C’est presque autant que la population de Bordeaux en une seule année ! On apprend aussi que l’immigration déclarée au titre du travail représente 10% de l’effectif, environ 38% étant dus à l’immigration familiale (regroupement familial et mariage avec un conjoint étranger) soit plus de 88 000 personnes, tandis que les étudiants (dont une minorité quitte le pays à la fin de leurs études) pèsent 77 000 entrées. Enfin, les entrées pour motif humanitaire (qui se concrétisent par l’octroi du droit d’asile dans peu de cas) s’élèvent à plus de 32 000, soit 15% du total.
Mais au-delà de ce constat, Il faut rappeler que les demandes d’asile sont en forte progression : 85 244 demandes, en hausse de 6,4 %. Or, ils ne sont que 26 351 à avoir obtenu le droit de séjourner en France (taux en hausse de 35 % !). Ce qui implique donc qu’environ 59 000 auraient dû être reconduits à la frontière. Mais seules un peu plus de 10 000 reconduites sont effectuées chaque année : ce sont donc probablement 47 000 personnes qui sont restées clandestinement sur le territoire.
A ces entrées légales s’ajoutent évidemment l’immigration illégale, impossible à quantifier par nature, ainsi que celles des ressortissants clandestins ou irréguliers de l’Union européenne, en provenance pour une large part de l’est du continent. Enfin, s’ajoute donc le solde de tous les ressortissants étrangers (déboutés du droit d’asile et autres), grossissant année après année, censés quitter le territoire national mais ne s’exécutant pas et n’ayant pas grand chose à craindre d’autorités publiques qui ne pratiquent, au plus, que quelques milliers de reconduites à la frontière par an (moins de 13 000 en 2016 !).
Or, rapportés à la démographie nationale, ces chiffres correspondent clairement à une dynamique de remplacement : pour mémoire, la plupart des entrants ont entre 20 et 30 ans, et si l’on comptabilise seulement les 227 550 entrées officielles et les 47 000 « réfugiés » restés clandestinement, on arrive à 274 550 personnes en 2016. A comparer aux 750 000 personnes par génération annuelle que nous avons sur les 20-30 ans ! Nos entrées annuelles légales et semi-clandestines représentent ainsi l’équivalent de 36 % d’une génération annuelle.
C’est inacceptable, et depuis des lustres ! Les Français ne doivent plus se laisser intimider par les docteurs Gribouille de l’immigration, bonnes âmes de gauche qui habitent bien souvent les quartiers centraux des riches métropoles françaises, loin des ghettos et des quartiers excentrés devenus zones de non-droit à cause de leur discours aussi irresponsable que moralisateur.
Alors, va-t-on vers le « grand remplacement » qui pourrait, à la longue, se produire, finir si l’on y prend garde par devenir effectif sur de larges portions de notre territoire ? Oui, de « notre » territoire, l’unique dont nous disposions, nous Français de filiation ou d’adoption.
Bien sûr, la France n’est pas une île qui peut se permettre d’ignorer le monde et ses convulsions. Évidemment, nous ne sommes pas indifférents au sort de tant de malheureux, ballottés par les guerres et la misère. D’ailleurs, quel pays sinon la France peut s’honorer d’avoir accueilli depuis toujours les damnés de la Terre et depuis des décennies une quantité importante d’immigrés qui ont contribué à la bâtir et dont les enfants ont pleinement vocation à se sentir des Français à part entière ?
C’est parce que nous avons fait cet effort par le passé, effort que nous poursuivrons à notre mesure, qu’il faut aussi savoir mettre le holà en ces temps de disette économique et de chômage de masse. L’assimilation de tous à la République française en dépend. C’est pourquoi il faut développer une réelle politique d’aide au développement avec les pays de départ, qui leur permette de maintenir et former leurs forces vives chez eux, au service de leur propre prospérité. C’est aussi pourquoi il faut résoudre les désordres du Proche-Orient, reconstruire une paix durable où les réfugiés auront toute leur place.
C’est pourquoi je veux strictement encadrer l’immigration familiale. De même, il faut expulser toutes les personnes qui ne sont pas en règle au regard de notre droit au séjour, quelles qu’en soient les conséquences, notamment dans nos relations avec les pays de départ : sans cela, l’immigration massive se poursuivra comme un long fleuve plus ou moins tranquille, jusqu’à ce que les Français se révoltent contre une situation devenue absolument intolérable.
La générosité – raisonnable – n’est pas l’ennemi du principe de réalité, bien au contraire. C’est tout le sens de ma candidature à l’élection présidentielle, loin des fantasmes de « l’immigration zéro » et de « l’enfermement obsidional », comme des utopies de suppression des frontières et de table ouverte à tous, tout le temps.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle