Ce mercredi 29 août, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a décidé de placer son déplacement dans la Creuse et l’Allier sous le signe du bien-être animal.
Ainsi, on apprend qu’il souhaite mettre fin au broyage des poussins mâles d’ici 2024 via une convention passée avec une entreprise pour créer une méthode permettant de faire le tri et « d’éliminer les poussins mâles, avant leur éclosion ». On apprend également que le ministre souhaite un plan de sortie de la castration des porcs d’ici la fin de l’année 2018.
Si ces mesures vont dans le bon sens, Debout La France s’étonne du revirement de Stéphane Travert, qui avait rejeté les amendements demandant l’interdiction du broyage des poussins mâles et la castration des porcs à vif lors de l’examen du projet de loi Egalité et Alimentation, il y a quelques mois. De plus, outre ces mesures, Stéphane Travers n’a fait que rappeler ce qui a déjà été initié par le gouvernement précédent comme la création d’un centre de référence sur le bien-être animal piloté par l’Inra et mis en place depuis fin 2017. Autrement dit, le plan bien-être animal repose en fait sur deux annonces contradictoires avec ce que le ministre pensait de ces sujets il y a tout juste trois mois.
Comment ne pas voir dans ce déplacement, au lendemain de la démission fracassante du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, un énième coup de com pour éteindre l’incendie provoqué par son départ ?
Comme ce fut déjà le cas au lendemain de l’affaire Benallalorsqu’Emmanuel Macron a reçu en grandes pompes Brigitte Bardot, personnalité reconnue pour son engagement en faveur de la cause animale, Emmanuel Macron instrumentalise une fois de plus les animaux pour les mettre au service de sa communication.
Les associations et défenseurs des animaux ne sont pas dupes ! Emmanuel Macron ne pourra pas éternellement utiliser la cause animale comme faire valoir à chaque fois qu’il a besoin de s’extirper d’une séquence médiatique délicate.
Anne-Sophie Frigout
Déléguée Nationale à la dignité animale
