La barbarie des dirigeants saoudiens n’est malheureusement plus à démontrer : du meurtre sauvage du journaliste Jamal Kashoggi au financement des islamistes en passant par la boucherie actuelle au Yemen, les dirigeants de Riyad se sont tristement distingués par leur cruauté.
L’Arabie saoudite est un Etat souverain et même si ses pratiques sont écœurantes, je ne pense pas que la France doive abandonner ses marchés dès lors que d’autres pays en profiteraient aussitôt (à commencer par les Etats-Unis). Rien n’oblige en revanche notre pays à soutenir la guerre atroce que l’Arabie saoudite mène au Yémen depuis des années et à sourire en réaction aux massacres perpétrés par son armée.
Mais M. Macron se ridiculise aujourd’hui en fustigeant les dirigeants brésiliens, polonais, hongrois, tchèques, italiens ou britanniques au nom des droits de l’homme. Comment peut-on juger M. Salvini infréquentable et en même temps poser sourire aux lèvres aux côtés du despote Mohammed Ben Salmane ?
On ne reproche pas à M. Macron d’avoir reçu le prince héritier saoudien -même si la décence aurait exigé des photos moins complices) mais comment peut-on se présenter en même temps comme un grand défenseur des droits de l’homme face à d’autres pays européens et condamner du bout des lèvres la sauvagerie saoudienne du meurtre de Jamal Kashoggi ?
Talleyrand, grand diplomate s’il en fût, disait : « Je pardonne aux gens d’être en désaccord avec moi, je ne leur pardonne pas d’être en désaccord avec eux-mêmes ».
A force de dévoyer les droits de l’homme dans la perspective des élections européennes ou pour se donner bonne figure tout en maintenant les meilleures relations avec l’un des régimes les plus cruels de la planète, M. Macron apparaît chaque jour davantage pour ce qu’il est : un hypocrite.
Président de Debout La France
Député de l’Essonne