Le gouvernement a fièrement annoncé une baisse de 0,9 % du chômage au premier trimestre 2018. Naturellement, nous nous réjouissons que nos concitoyens retrouvent de l’emploi.
Néanmoins comme souvent avec Emmanuel Macron, le diable est dans les détails que cache sa communication. En examinant les chiffres de près, on constate que seul le chômage de catégorie A diminue, le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie B et C, ceux qui recherchent un emploi et occupent un travail précaire, bondissant de 2 % entre janvier et mars et de 8 % en un an.
La politique menée par M. Macron crée donc des travailleurs pauvres, contraints d’accepter des emplois qui ne les satisfont pas. Rien d’étonnant dans la mesure où ce gouvernement a pour modèle une Allemagne qui a un taux de chômage certes inférieur mais un taux de pauvreté à 17 % contre 14 % en France.
De plus, alors que la création nette d’emploi s’est montée à 277 000 en 2017, Pôle Emploi comptait 50 000 demandeurs d’emplois de plus fin décembre que fin janvier. A une forme de précarisation du marché du travail s’ajoute un autre phénomène : la captation des emplois créés par les travailleurs détachés dont les employeurs ne paient pas de charges à l’Etat français et qui concurrencent les Français de façon déloyale.
Aucune politique sérieuse ne pourra être menée sans l’abrogation la directive dite « travailleurs détachés » qui légalise le travail lowcost et la concurrence déloyale des pays européens de l’est et du sud.
L’heure est grave et les effets de manche inefficaces et grotesques de M. Macron lors des sommets européens doivent laisser la place d’urgence à une politique sérieuse et cohérente associant patriotisme économique, relance de la production sur le sol national et l’investissement dans l’avenir.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député de l’Essonne