Depuis quelques temps, les Français voient fleurir au-dessus de leurs routes de curieux portiques bardés de caméras. Ces péages visent à repérer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes qui circulent sur les 15 000 kilomètres de routes communales, nationales et départementales.
Pourquoi ? Parce que des intégristes verts se sont mis en tête de taxer tous les transports de marchandises sur les routes de France à partir de janvier 2014. Ils ont même trouvé un nom pour ce nouvel impôt : l'écotaxe. Avec la contribution-climat-énergie, c'est la nouvelle taxe verte qui va venir diminuer le pouvoir d'achat des Français. Pour une fois la paternité n'en revient pas qu'à François Hollande puisqu'elle a été initiée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
L'écotaxe est l'illustration limpide de la continuité dans l'absurdité. Un président UMP puis un président PS mais aucun des deux n'a voulu refuser ce cadeau au lobby vert.
Le montant de cette taxe s'élèvera, pour les poids lourds, entre 8 et 14 centimes d'euros par kilomètre. Au final c'est près d'1,2 milliard d'euros de pression fiscale qui va peser en plus sur les entreprises, et le premier secteur touché va être encore une fois l'agriculture.
Cette taxe va créer une nouvelle distorsion de concurrence entre les produits français et les produits étrangers. En effet un poulet produit en Bretagne ou en Dordogne pourra être taxé six fois entre la naissance du poussin et l'achat par le consommateur final, contre seulement une fois quand il sera importé par avion du Brésil…
Au final les produits étrangers venus de loin seront encore moins chers par rapport aux produits français. De ce fait les importations augmenteront et les émissions de gaz à effet de serre avec. Alors qu'il faudrait privilégier les circuits courts, cette taxe fait tout l'inverse. Elle va participer à l'accélération du réchauffement climatique.
Surtout, nos agriculteurs vont encore avoir plus de mal à vivre du fruit de leur travail. Avec l'écotaxe les agriculteurs mourront de faim avant de mourir de chaud…
L'avenir des transporteurs routiers n'est guère plus rose. Après la libération du cabotage, cette nouvelle taxe risque de condamner les derniers transporteurs français.
Cette écotaxe n'a que des inconvénients. Il n'y a aucune raison de la maintenir. En 2013 il y a quand même d'autres priorités que d'installer des portiques coûteux sur nos routes.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République