Sous couvert de Refondation de l’Ecole de la République, le ministre Vincent Peillon aidé par sa collaboratrice, Geneviève Fioraso, continue la casse du service public d’éducation. Economies à la petite semaine, lois du marché et convergence progressive avec les autres pays de l’Union européenne pour arriver à un plus petit dénominateur commun, voilà ce qui nous est proposé.
A la lecture du projet de CAPES applicable à la rentrée prochaine et qui vient d’être rendu public, les bras nous en sont tombés ! Le CAPES de Lettres classiques disparaît purement et simplement et devient une simple option d’un grand CAPES de « Lettres ».
Le prétexte est qu’il n’y a que 108 admissibles pour 200 postes offerts au concours, que le niveau de recrutement risque de baisser et que le latin et le grec sont condamnés par la chute du nombre d’élèves. Nous aurions admis que l’on réduise la voilure au prix d’un redéploiement provisoire vers les Lettres modernes. Il n’en demeure pas moins qu’il faut promouvoir ses matières, que la diminution du nombre d’élèves résulte d’une absence de volontarisme gouvernemental alors même que ses matières sont primordiales dans un monde en crise où tous les repères s’effondrent et que la diminution des candidats à ce concours-ci s’inscrit dans un mouvement d’ensemble qui touche en fait la plupart des disciplines – en particulier les mathématiques et l’anglais. Il faudrait commencer par donner une autre image des enseignants, leur fournir les moyens d’exercer dans de bonnes conditions et revaloriser leurs carrières.
Plus spécifiquement, Nicolas Sarkozy méprisait la Princesse de Clèves en se demandant pourquoi cette œuvre était enseignée dans le secondaire… Avec le gouvernement actuel, nous franchissons une étape supplémentaire en passant de la parole aux actes. Le mépris pour les humanités, la culture gréco-latine et l’enseignement des langues anciennes conduit à leur marginalisation complète et à leur mort programmée. Venant d’un philosophe, c’est d’autant plus odieux !
Une fois de plus Debout la République est le seul parti politique qui crie haut et fort son refus de cette politique. De très nombreux enseignants, parents et étudiants nous ont déjà rejoints. Ils refusent de participer à un suicide collectif que même les Juifs à Massada n’avaient pas accompli !
Eric Anceau
Membre du Bureau national de DLR
Délégué national à l'Assimilation et à la Cohésion nationale