Le nouvel attentat, atroce, perpétré aujourd’hui en Isère, rappelle que la menace djihadiste n’a pas cessé et qu’elle peut frapper n’importe où, n’importe quand, sur le territoire national.
A l’évidence, les mesures adéquates n’ont pas été prises il y a six mois, après l’horrible tuerie de Paris, malgré mon appel, avec d’autres, à prendre immédiatement les mesures draconiennes qui s’imposent.
Je réitère donc solennellement à l’adresse du président de la République et du Premier ministre l’exhortation à agir sans faiblesse ni hésitation :
– En proclamant l’état d’urgence par décret en Conseil des Ministres pour une période provisoire. Cela n’a rien d’extravagant et a déjà existé par le passé, par exemple en 2005. L'état d'urgence permettrait de simplifier considérablement les procédures juridiques et renforcerait d'autant l'efficacité des forces de l'ordre : d'indispensables mesures d'exception seraient alors possibles, comme l'assignation à résidence, des perquisitions sans contrôle judiciaire, l'instauration de couvre-feu, la confiscation des armes de toutes catégories, etc…
– En suspendant Schengen, possibilité prévue par les traités, par le rétablissement aussi longtemps que nécessaire des contrôles fixes aux frontières ;
– En augmentant les moyens de la Police et de la Gendarmerie, notamment en armement lourd, afin que les forces de sécurité publique puissent faire face efficacement aux actions de guerre des terroristes.
Ces trois mesures immédiates ayant été prises, il faudra plusieurs semaines pour mettre en œuvre des actions utiles dans différents domaines :
– En faisant voter par le Parlement une loi permettant de mieux contrôler les djihadistes de retour sur le territoire national (déchéance de nationalité possible pour les binationaux et incarcération ou assignation à résidence en territoire éloigné pour ceux de seule nationalité française) ;
– En démantelant les filières de recrutement sur Internet ;
– En intensifiant les efforts de la coalition contre Daesh et en dénonçant son financement par certains pays ;
– En clarifiant notre politique étrangère, notamment à l’égard de la Syrie qui doit être soutenue.
Dans le cadre de l'état d'urgence, il faudra aussi compléter cette action contre le terrorisme par une politique de sécurité publique l'extirpant à la racine, en détruisant notamment les trafics d'armes et de drogue, ainsi que tous les circuits de financement liés à l'économie dite « parallèle », qui pourrissent nos quartiers et constituent un terreau vivace pour le crime, crapuleux comme fanatisé. La plupart des intéressés sont connus, et avec des forces de Police et de Gendarmerie soutenues, la peur changera enfin de camp.
Enfin, bien évidemment, il faut conforter les Français musulmans qui pratiquent leur foi dans la paix et le respect de la République. Cela exige de parvenir enfin à l'organisation d'un islam de France structuré et parfaitement intégré à la République, ne disposant plus de financements étrangers.
N’attendons pas de nouveaux attentats pour agir, enfin !
Nicolas Dupont-Aignan,
Député de l’Essonne,
Président de Debout la France