Un an a passé, la France pleure encore 130 de ses enfants victimes d’un chaos meurtrier dans les rues de Paris. Je pense à leurs familles, à la souffrance qu’elles ne cessent d’éprouver et à leur colère légitime qui ne s’éteint pas, ne peut disparaître, s’oublier. Je pense également aux victimes : celles dont la vie s’est achevée trop tôt dans la barbarie, mais aussi celles dont la vie restera à jamais marquée par l’horreur. Si des parcours individuels sont à reconstruire et le deuil nécessaire, ce drame est une leçon pour la communauté nationale qui nous renvoie à la cruelle réalité.
La nation meurtrie doit en ce dimanche 13 novembre remplir son devoir d’hommage. Un devoir de souvenir, mais aussi de prise de conscience et d’action. Le meilleur hommage que l’on puisse rendre aux victimes est de se donner enfin les moyens de gagner la guerre contre le fanatisme islamique. Assez des déclarations de belles intentions non suivies d’actes, assez de l’inconscience dans les plus hautes sphères de l’Etat des dangers qui nous menacent. Ne tolérons plus l’amateurisme de nos dirigeants qui portent une responsabilité criminelle.
Rien n’a changé : les frontières sont toujours ouvertes, l’état d’urgence n’est qu’une façade, les djihadistes circulent toujours librement sur notre territoire, le salafisme continue de prospérer impunément. Les Français n’ont plus à payer l’illusion des élites qui fait le terreau de l’islamisme. Leur politique de l’inaction et du laxisme que la communication ne parvient plus à maquiller a été rattrapée par les événements. L’heure est grave. Combien d’attentats, combien de morts faudra-t-il encore avant de réagir efficacement ? La France est en guerre, ses élites collaborent par leur passivité et leur refus du réel. Cette situation exceptionnelle exige une réponse exceptionnelle.
Dès les attentats de Charlie Hebdo, j’ai exhorté le Président de la République à prendre les mesures nécessaires pour contrer les menaces qui pèsent sur notre pays. En vain. François Hollande restera dans l’histoire comme le Président coupable de non-assistance à peuple en danger. Les Français attendent un changement radical de politique.
Notre responsabilité est d’agir pour ne plus subir. Le politiquement correct n’assurera pas la sécurité des Français. L’inquisition intellectuelle ne m’empêchera pas de prendre les mesures fortes qu’attendent les Français. Je veux renforcer les moyens de nos armées et de nos forces de l’ordre, contrôler véritablement nos frontières, mettre en place une justice d’exception qui mette hors d’état de nuire tout djihadiste revenu de Syrie. Je veux arrêter préventivement et isoler les individus classés S les plus dangereux, de même que fermer les moquées où est prêchée la haine. En somme, il s’agit de mettre en œuvre une volonté politique sincère à la hauteur du péril.
Par-delà ces mesures de bon sens qui répondent à l’urgence de la situation, nous devons traiter le mal qui ronge notre pays à la racine. L’enjeu qui se présente devant nous est celui d’une société menacée par l’émergence des communautarismes, fracturée par la promotion d’un multiculturalisme tant idéalisé par nos élites qui ont perdu le sens du peuple, désarmée par l’aveuglement idéologique de donneurs de leçons qui ne tirent pas les leçons de leurs échecs. Il est impératif de créer les conditions d’une nouvelle société plus juste. Une société qui ne capitule pas devant les communautarismes, qui décide qui entre ou non sur son territoire, qui assimile ceux qui aspirent à partager notre passé et destin commun, qui garantisse l’inclusion par l’emploi, la solidarité et une éducation fondée sur le mérite et la transmission. Une société qui offre à chacun les moyens de se réaliser et d’apporter sa contribution à la communauté nationale. Une société qui replace l’amour de la France dans le cœur de chacun. Une société qui rétablit l’adhésion de l’ensemble de ses citoyens à la France afin qu’aucun ne se laisse fanatiser par des « patriotismes de substitution ».
Il y a un an, 130 enfants de la République ont perdu la vie. La belle unité nationale en hommage aux victimes qui s’en suivit a malheureusement servi d’alibi à l’impuissance. Quelques mois plus tard, près d’une centaine de nos compatriotes ont été fauchés à Nice le jour de notre fête nationale. Je ne laisserai pas les Français otages de la pensée unique. Je n’accepte pas le spectacle de commémorations dévoyées, qui dissimule la complicité par inaction de nos dirigeants. L’hommage que je rends en ce 13 novembre est la promesse que le martyre de nos morts ne soit pas vain.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France
Candidat à l’élection présidentielle