La communication de Barbara Pompili sur les 21 millions d’euros, sur trois ans, dédiés à former 800 000 enfants à la pratique du vélo a défrayé la chronique. Il s’agit communément d’un acte familial, d’une transmission filiale même, d’un apprentissage de base, bagage de toute une vie. Si cette coutume ne peut être banale que par culture, cette annonce du gouvernement est, de nouveau, un réel acte de rupture civilisationnelle celui d’une nouvelle génération à “rééduquer”.
Les enfants, en l’absence de surveillance et de vigilance, avec la passivité volontaire peut-on penser du ministère, sont l’objet, à la télévision, au travers des publicités, dans la presse jeunesse d’un éco-bashing permanent. Même in-situ, dans les établissements scolaires, ils sont victimes d’actions journalières, sous-marines ou plus frontales et sans vergogne, de différents lobbies de minorités ou de groupes hyperactifs. Il s’agit principalement de l’auto-persuasion de la responsabilité individuelle climatique, sans citer l’icône utilisée à cette fin, mais aussi les puissants lobbies végans ou encore liés au “genre” ou indigénistes tout aussi présents. Les vecteurs, malgré eux ou proactifs, sont même souvent au sein du corps enseignant.
Les très récents positionnements en conseil municipal d’élus verts contre un club de voile (Vincennes) et un club d’aviation (Poitiers) ont révélé la profonde volonté de ces agents de l’écologisme à interdire la mobilité ludique, assimilée à un luxe relatif, avant de se retourner encore plus sur les moyens de transports en communs et … nécessaires. Alors que le tram, lent, souvent bondé et réelle entrave à la circulation automobile, est protégé par ces partis, demain, c’est le train qui sera vivement attaqué par eux : un acquis de presque deux siècles qui a brassé nos régions et créé une cohésion nationale.
La communication digitale rendrait-elle le déplacement professionnel du quotidien ou relationnel obsolète ?
Alors que la recherche fait un pas de géant sur la motorisation électrique pour les avions, que nos moteurs thermiques y compris diésels sont devenus extrêmement peu polluants, mais toujours taxés et menacés d’interdiction d’utilisation dans nos grandes villes, les nouvelles générations doivent être éduquées dans un carcan de restrictions et de rejets de cette normalité. Alors que la solution bas carbone, le nucléaire, est rejeté et stigmatisé, produire avec des matières ou agents polluants les sacro-saintes cellules photovoltaïques ou des éoliennes, loin de leurs sites d’installation, avec du transport océanique ou aérien, ne dérange pas ces idéologues. Il y a bien une volonté de décroissance, d’obstruction au déplacement. D’ailleurs, la privatisation ferroviaire française serait une opportunité d’augmentation des tarifs avec ses effets escomptés de “gentrification” de la mobilité.
A l’inverse, il est promu que l’énergie doit être une production locale pour une consommation locale. Réservée au vital (comme le chauffage, l’éclairage) ou aux outils de communication asservissants (comme nos smartphones …), c’est un moyen fort de sédentarisation. Quant à stocker l’énergie, cela n’attire guère ces groupes de pouvoir, et au pouvoir, car cela réintroduirait une possibilité de consommation effrénée pour le non indispensable à savoir … la mobilité …
Bref, la mondialisation se résumerait-elle, ici, à :
– fixer des populations sur un territoire, puis à les abreuver de biens seulement accessibles par le numérique (les commerces ayant disparus) et en livraison à domicile, de services en visioconférence, de leur fournir un espace vert, une salle de sport, un accès illimité à de l’image et du son préformatés (sur le fond moins sur la forme …) sur des plateformes de streaming mondialisées ?
– donner la sensation à une classe unifiée d’être des privilégiés, car une armée de livreurs vient à leurs portes et que demain, assurément, des drones et robots les serviront ?
– instaurer une certaine ataraxie à la réussite professionnelle en étant un acteur bas-carbone, libéré des voyages d’agréments, qui canalise sa réussite suivant des critères de pensée unique, de certifications remplaçant nos diplômes universitaires par des diplômes mondialisés type MBA graal de l’adhésion et de la soumission mondialiste ? Néanmoins il y a bien eu des excès du tourisme de masse et de la hiérarchie à la française …
– favoriser l’éclatement familial pour isoler l’individu ou générer des micro-familles sans besoin de déplacements tout en augmentant la consommation des biens et des services …?
– assimiler, plus généralement, le déplacement à un acte non naturel, tracé, de façon limitée ou durable par un “pass sanitaire” avant que celui-ci ne soit un “pass de mobilité” ?
Si au XIXème siècle, la course était ferroviaire pour désenclaver les régions et déplacer nos matières premières et productions nationales, au XXème, elle fut routière et aérienne pour rapprocher les nations et les continents. Notre siècle actuel sera-t-il celui du renfermement des populations sur des territoires unifiés et aseptisés, à la maille d’une métropole ou d’une communauté de commune ? Pour un jeune urbain qui vit dans l’est de Paris intra-muros, quelle différence avec un habitant de New-York ? Les sites web de commandes de biens et de services sont mondialisés, les médias culturels de nos différents écrans aussi, les chaînes alimentaires et vestimentaires également….
Comme on enfermait les cerfs au moyen-âge sur un territoire sous système féodal, sur le même paradigme de la protection, hier du seigneur, aujourd’hui de l’artefact étatique européen, nous allons vers une claustration. Il y a un souhait et une nécessité à amener les jeunes générations vers un dégoût des moyens de transport à longue distance, la voiture, l’avion, demain la moto et enfin le train, on y voit toute la perversité du système à contingenter les citoyens sur un territoire par adhésion passive ou adhérence sectaire.
A DEBOUT LA FRANCE face à cette dystopie non fantaisiste, mais bien réelle et probante, nous décodons bien ce système pervers et dangereux pour la liberté des peuples et des nations occidentales, la France en-tête, car moins anglo-saxonne que ses voisins européens de l’est et du nord plus adaptés à l’obéissance.
Privés de liberté depuis plus d’un an au fil des confinements et couvre-feux, cette crise pandémique, que l’on espère passagère, nous a au moins révélé les dangers et la trop grande facilité à fixer les individus sur un espace géographique restreint sans réactions rétives. Le télétravail et le cocooning, certes attirants, ont été éprouvés à grande échelle posant le terreau de la sédentarisation.
– Non à l’esclavagisme pernicieux et lancinant qui enfermera nos concitoyens dans un espace clos digne d’un parc d’attractions, extrêmement restreint géographiquement, mais aussi culturellement, physiologiquement, sociologiquement et imposé politiquement.
– Non à une société aseptisée et au sentiment perpétuel de faute, de responsabilité, de culpabilité installé comme un logiciel chez nos enfants.
– Non au tout numérique facilitateur de cet enfermement (actes administratifs et commerciaux, éducation, interactions sociales associatives ou amicales, …): la crise du Covid n’a que trop montré que nous étions prêts à accepter cela.
mais,
– Oui à une écologie non punitive, non discriminante par rapport à des pays émergeants ou hors de ce système, qui nous dépassent maintenant, sans ce boulet de décroissance et de déclassification au pied.
– Oui à l’innovation pour économiser les richesses du monde, pour respecter nos patrimoines matériels et immatériels, nos espaces naturels, mais sans restrictions démesurées et raisons alarmistes, voire létales.
– Oui à la mobilité locale et mondiale raisonnée, garante de la Liberté que nous avons connue et que nous sommes en train de perdre.
Lionel Mazurié
Délégué National au numérique