Ce mercredi 24 avril à 14h30, Nicolas Dupont-Aignan s’est rendu en Corrèze au barrage hydroélectrique du Chastang pour dénoncer la privatisation des barrages français.
Depuis maintenant 20 ans, la privatisation des biens publics en général, et celle des marchés électriques européens en particulier, est le symptôme de l’idéologie absurde et destructrice qui anime les technocrates de Bruxelles, mais aussi les dirigeants français.
Après les autoroutes, après les aéroports et les entreprises publiques, voici venu le moment des barrages hydroélectriques ! Sans aucun débat national transparent, le gouvernement a décidé d’obéir aux ordres de la Commission de Bruxelles pour privatiser la gestion de 150 barrages hydroélectriques français au nom de la toute puissante concurrence ! Cette démarche d’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques est inacceptable.
D’une part, l’ouverture des concessions des barrages à la concurrence est un contre-sens économique, environnemental et stratégique des plus absurdes. Ces ouvrages, construits avec les impôts et les factures des Français, sont amortis financièrement depuis des décennies et représentent un véritable intérêt économique (25.000 emplois, 1,5 milliard € de recettes publiques, etc.). Ils produisent une énergie peu chère dans des conditions de sécurité optimales. Ils sont la meilleure source d’électricité renouvelable disponible (12% du mix français de production électrique), dont le coût et la production sont maîtrisés, et constituent à ce jour le seul outil de stockage d’électricité viable (STEP). C’est une ressource rare et précieuse qu’il nous faut protéger, d’autant que la privatisation des barrages peut poser des problèmes de gestion de dizaines voire centaines de kilomètres de cours d’eau ; ces problèmes pourraient fatalement se répercuter sur les activités dépendantes (agriculture, industrie, tourisme…) comme sur la biodiversité.
D’autre part, la privatisation des barrages pourrait également menacer la sécurité des populations : alors que plusieurs incidents causés par une mauvaise exploitation ou d’importantes détériorations des barrages sont survenus dans le monde, EDF est mondialement salué pour sa compétence en matière de sûreté et d’entretien des installations hydroélectriques.
A l’heure des marches sur le climat, privatiser la gestion d’un service public qui fonctionne parfaitement pour lutter contre les émissions polluantes est injustifiable.
Enfin, la libéralisation du marché électrique s’est faite au détriment des consommateurs français. La multiplication des structures, la surenchère publicitaire pour attirer des nouveaux clients et bien sûr la recherche du profit ont engendré des coûts nouveaux sans jamais permettre d’économies. Bien au contraire, cette libéralisation a supprimé les économies d’échelle du monopole historique. Dans le cadre du débat public 2018 consacré à la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, plusieurs concurrents étrangers d’EDF se félicitaient déjà des perspectives d’une privatisation de nos barrages accompagnée d’une interdiction pour EDF de concourir pour le renouvellement de certaines concessions sur lesquelles le groupe français travaille pourtant depuis des décennies ! Une aubaine pour mettre la main sur cette poule aux œufs d’or française…
Pire encore, le “marché de gros” européen est incapable de battre les tarifs d’EDF, tant et si bien que les réglementations européennes appliquées en France veulent nous obliger à augmenter les tarifs au nom de la concurrence ! En effet, notre entreprise publique est trop efficace aux yeux des technocrates de Bruxelles… Ainsi, nous avons appris que le gouvernement était obligé d’augmenter la facture des tarifs réglementés pour les Français !
Depuis 1996, le résultat général est sans appel, la facture électrique des ménages français a augmenté de plus de 25% !
Debout La France refuse la privatisation de la gestion des barrages et dénonce la complicité par passivité du Gouvernement dans ce pillage organisé par la Commission européenne. Bien au contraire, nous proposons de laisser EDF exercer ses tarifs compétitifs bien en-dessous de ceux de ses concurrents européens au bénéfice des Français qui ont investi dans des technologies d’avenir et propres !
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France