Le report sine die de l'écotaxe était le minimum alors qu'une contestation légitime montait en Bretagne et ailleurs. Cette taxe Sarkollande doit maintenant être jetée aux oubliettes. Il faut son annulation pure et simple. On ne peut plus faire peser cette menace fiscale sur nos entreprises et en particulier nos agriculteurs.
Ce nouveau couac gouvernemental ne doit pas juste être traité comme une péripétie politique. Ce doit être l'occasion de repenser la fiscalité écologique.
Aujourd’hui ce sont toujours les mêmes qui supportent le poids d'une fiscalité écologique punitive. Nos entreprises doivent déjà faire avec les normes environnementales parmi les plus strictes au monde. Dans le même temps, sous le prétexte de libre concurrence, on laisse rentrer sur le territoire des produits ne respectant aucune de nos normes. Où est l'équilibre de l'échange quand on met en concurrence des entreprises accablées de normes et de taxes écologiques et d'autres beaucoup plus polluantes qui ne payent pas un centime ?
Il est aberrant que des produits importés de Chine en cargo ou des Etats-Unis en avion ne subissent aucune taxation écologique alors que ce sont justement les produits avec l'empreinte carbone la plus forte. Les quelques kilos d'émissions de gaz à effet de serre qui seraient taxés par l'écotaxe ne sont rien par rapport aux tonnes émises par ces importations.
Oui au pollueur-payeur. Mais taxons le vrai pollueur ! Et les vrais pollueurs ce sont les produits importés à bas coût. L'urgence est de remplacer l'écotaxe par une taxe carbone aux frontières pour taxer les produits importés de loin et qui ne respectent aucune de nos normes. Cette taxe écologique intelligente permettrait de rééquilibrer la concurrence et de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.
C'est aussi ça le protectionnisme intelligent que je défends.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République