Cette nuit, nos forces de l'ordre ont dû faire face à une guérilla dans le quartier nord de la ville d'Amiens. Des dizaines de voitures ont été incendiées sous les yeux de leur propriétaires. Une école maternelle et un centre sportif ont été ravagés. Des CRS ont été blessés dans des heurts violents. Des barricades ont été dressées dans des quartiers où vivent des familles et des enfants. Pourtant nous ne sommes pas dans un pays en guerre où séviraient des factions armées. Non, nous sommes en France et les responsables de ces scènes de guérilla ne sont autre que des petits voyous, souvent bien connus des services de police.
Il est certain que Mme Taubira leur trouvera des excuses pour leurs gestes. Elle va nous dire que la prison risque de les rendre encore plus violents. Elle va nous parler de l'environnement social et familial. Elle va prétendre que la police les a provoqués. Qu'elle interroge les CRS qui étaient sur place cette nuit… Je ne suis pas sûr qu'ils soient aussi candides.
Mais comment peut-on accepter que, sur le territoire de la République, l'autorité de l’État soit à ce point bafouée ? Comment peut-on accepter qu'une poignée de voyous pourrisse la vie de quartiers entiers ? Quand 16 policiers sont blessés, quand les dégâts sont estimés à plus de 1 million d'euros, il faut prendre la pleine mesure de la situation. Depuis quelques mois, des quartiers de nos métropoles régionales, comme Amiens ou Marseille, sont le théâtre de scènes de plus en plus violentes qui s'apparentent à une guérilla urbaine.
Durant l'élection présidentielle, j'avais été le seul candidat à me déplacer dans les quartiers de Marseille où des jeunes avaient été tués à la kalachnikov en pleine journée. J'avais pu discuter avec les habitants du quartier, avec les policiers sur place, et ce que j'ai entendu a confirmé ce que mon expérience de maire de banlieue depuis 17 ans m'a appris : il faut prendre les mesures qui s'imposent et arrêter de se gargariser de mots. Un délinquant est un délinquant et doit être traité comme tel. Pour cela il faut renforcer les effectifs de police et gendarmerie qui ont perdu 15 000 postes en 5 ans. Il faut ouvrir 20 000 places de prison dans les casernes désaffectées pour que chaque délit soit sanctionné par une peine de prison, même courte.
Dans ces quartiers, c'est l’État qui doit faire régner la loi et l'ordre, et non les petits voyous qui doivent faire leur loi.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République