Dans le contexte de bipolarisation du monde “Occident Amériques” versus “Asie Afrique”, La France n’est-elle devenue qu’un vivier de talents, d’idées, d’innovations cédées une fois viabilisées et une succursale de groupes occidentaux ou de structures inféodées aux Etats-Unis et ceci, sous le haut patronage de l’Union Européenne ?
La DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) dans son “Flash Ingérence” n°6 de juin 2024 et la DRSD (Direction du Renseignement et de La Sécurité de la Défense) dans sa “Lettre d’Information Economique” n°16 de juillet, lèvent une alerte sur les menaces que vivent les, nos, chercheurs primés, le secteur de la défense étant particulièrement visé.
On parle, pour la DGSI, de récompenses, de débauchage, d’exclusivité de travail avec certaines universités ou laboratoires étrangers, et pour la DRSD, de menaces, je cite, humaines, capitalistiques, physiques, cyber(sécuritaires), juridiques et enfin réputationnelles.
Bref, les instances de l’état sont vigilantes vis-à-vis d’attaques étrangères accrues sur nos agents, compatriotes acteurs de secteurs nationaux sensibles et structures publiques ou privées françaises. Des contournements légaux par la Chine de l’IEF (Procédure de contrôle des Investissements Etrangers en France) y sont mentionnés.
La France est, depuis cinquante ans, bien crédule quant au vol et à l’intrusion de puissances étrangères dans ces projets de recherche et de développement.
A la méthode, bien connue, des laboratoires pharmaceutiques avec les médecins , pratique moins frontale qu’il y a quelques années, les chercheurs identifiés, primés, sont choyés et approchés par des lobbies ou plus subtilement par des homologues étrangers.
L’espionnage peut donc être frontal mais bien plus insidieux ou même institutionnalisé.
Les programmes et projets touchant au nucléaire civil et militaire, aux réseaux de télécommunications, aux systèmes de défenses doivent faire l’objet d’une attention particulière, d’une gouvernance et d’une doctrine claire et non biaisée ou équivoque de nos dirigeants.
Pourquoi dépenser des millions d’euros à émuler un réseau de startup type French Tech, talon d’Achille, à financer nos grandes écoles et universités si c’est pour voir leurs émanations, les diplômés, les chercheurs, les entreprises innovantes, pillées, volées, vendues à des concurrents de la France qu’ils soient d’ailleurs extra mais aussi intra-européens.
Toutes dépenses, de ces mesures d’aides ou d’emprunts, devraient être tracées et auditées en efficacité et de bout en bout pour évaluer l’argent public gaspillé dans des projets qui nous échappent de facto.
La volonté d’accueillir, massivement dans nos grandes écoles, universités et laboratoires des étudiants étrangers, relève souvent d’une certaine “candeur”.
Nos spécificités, non anglo-saxonnes, ont fait le génie de la France depuis la fin du XVIIIème siècle, en pleine concurrence saine et nécessaire dans une compétition mondiale avec les anglais, les allemands puis les américains. Maintenant nous ne sommes, malheureusement, plus qu’une “agence locale” de ces derniers où ils viennent puiser (encore) des talents, des idées et des projets parfois même déjà viabilisés, industrialisés … rentables.
Si cette doctrine n’est pas massivement promue et acquise par les français, notre élitisme rémanent des prépas, grandes écoles, notre vision française de la recherche seront annihilés en quelques années, phagocytés par un mondialisme scientifique et des intérêts économiques étrangers.