François Hollande, chahuté au sommet de l’élevage, est arrivé avec la feuille de route pré-remplie par Bruxelles. Pas d’illusion pour les nombreux éleveurs qui étaient présents pour ce moment très apprécié des différents acteurs de la filière. Mais ils restent stupéfaits, quand ils entendent le Ministre de l’Agriculture qui « relativise » les sifflets assourdissants dans certains halls.
L’enveloppe budgétaire allouée à la PAC diminue et les derniers pays entrants commencent à trépigner pour que la convergence soit plus rapide. Dacian Ciolos, commissaire européen de l’agriculture et du développement rural depuis 2009, défend une meilleure répartition des aides.
C’est par cette même phrase que François Hollande annonce le lissage, retenant le taux de 70%. Cette annonce a le mérite de ne pas provoquer de levée de bouclier mais mécontente un peu tout le monde quand même.
Puis Le président de la République continue de saupoudrer avec la « surdotation » des 52 premiers hectares « herbagers !? » Pas de précision mais si c’est pour soutenir l’élevage…
Les primes à la vache laitière et à l’engraissement ont été jugées par de nombreux experts comme insuffisantes pour soutenir le secteur en crise car elles sont bien trop faibles pour être efficaces.
Pour réussir à attirer des jeunes vers l’élevage, il faudra que ce métier soit rémunérateur, que l’éleveur ne produise plus à perte, que le coût de production soit enfin pris en compte dans les indicateurs et qu’il puisse vendre tout simplement son produit à un « juste prix ».
Les annonces du Président de la République ne font en réalité que des mécontents par manque de courage et de clairvoyance des difficultés des éleveurs sur le terrain. Les paysans ne possèdent plus aucun rapport de force. Ils sont victimes d’un marché agricole très volatil ; très réactif à la baisse et étonnement plus frileux à la hausse.
L’élevage ne sera pas sauvé si des mesures concrètes ne sont pas mises rapidement en place. Ce sont deux éleveurs sur trois qui vont disparaitre avant 2035. Ce ne sont pas quelques zones qui sont défavorisées, c’est le territoire national tout entier. Il faudra des décisions bien plus courageuses pour que les touristes et les consommateurs admirent vaches, veaux, moutons … aux quatre coins de la France en dehors des parcs d’attractions!
Anne Boissel
Membre du Bureau national
Déléguée nationale à l’Autosuffisance et à la Qualité alimentaire