Accompagné d’agriculteurs et de membres du Bureau national, Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne et Président de Debout la France s’est rendu au Salon de l’Agriculture jeudi 1er mars.
Pendant que l’agriculture française meurt en silence, les visites d’Emmanuel Macron, tout comme celle d’Edouard Philippe ou du Ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, participent à un véritable concours d’hypocrisie.
Le grand cinéma auquel se livre nos dirigeants est insupportable pour nos agriculteurs.
- – Ils feignent de s’apitoyer sur le sort des agriculteurs français, alors même qu’ils ont décidé de l’adoption du CETA, qui va pousser l’Europe à s’aligner sur les normes canadiennes, bien moins moins exigeantes en matière de pesticides, d’OGM et d’activateurs de croissance (hormones, antibiotiques).
- – Ils oublient que l’actuel Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire est celui qui a décidé, à l’époque, la suppression des prix garantis et des quotas par pays et a ainsi favorisé les importations étrangères et a déstabilisé toutes les filières.
- – Ils restent faibles devant les lobbys industriels, comme Lactalis, qui s’est affranchi des règles d’hygiène et de précaution, tout comme devant la grande distribution qui s’est moquée des règles de retrait des produits contaminés.
- – Ils ont cassé toute la filière du lait et viennent maintenant déplorer les causes de leur irresponsabilité.
- – Ils cautionnent le traité entre l’UE et le Mercosur qui va fragiliser encore plus notre agriculture.
Ce ne sont pas les pansements sur une jambe de bois proposés par le gouvernement qui changeront les choses.
Dans un marché totalement ouvert, dont M. Macron ne cesse faire la promotion, un juste prix pour nos agriculteurs n’aura aucune utilité puisqu’ils ne seront jamais assez compétitifs aux yeux des industriels et de la grande distribution face à la concurrence déloyale des pays à bas coûts.
Pendant des décennies, un prix garanti et des quotas ont permis aux producteurs français de couvrir leurs coûts de production tout en permettant à l’agriculture française de se moderniser.
A Debout la France, nous proposons 22 mesures pour sortir l’agriculture français de la crise :
– 1. Instaurer une exception agricole à l’OMC et dans tous les accords commerciaux sur le modèle de l’exception culturelle ! L’agriculture ne peut se réduire à une seule bataille sur les prix. Elle doit remplir d’autres exigences que l’OMC ne lui reconnait pas : assurer la sécurité alimentaire des populations, garantir la sécurité sanitaire des aliments, valoriser les territoires.
– 2. Renouer avec la PAC et ses 3 volets : préférence communautaire, prix garantis et quotas. L’Europe doit protéger son marché et n’autoriser que les importations ne faisant pas obstacle à la réalisation de sa politique d’indépendance alimentaire, en instaurant un mécanisme de droits de douane variables. Si nous ne sommes pas entendus, nous rétablirons une politique agricole nationale.
– 3. Instaurer et maintenir au sein d’un tunnel « maximum-minimum » des prix garantis pour les grandes productions agricoles telles que les céréales, le lait ou les viandes, grâce à une régulation adaptée des productions et des marchés.
– 4. Refuser les traités transatlantiques (ou les dénoncer s’ils venaient à être adoptés d’ici à la présidentielle) car ils déstabiliseront notre agriculture, généraliseront des mauvaises pratiques, (comme le poulet au chlore ou le bœuf aux hormones), et détruiront nos terroirs.
– 5. Exiger l’étiquetage obligatoire du pays d’origine des produits ! Les consommateurs sont dupés par l’opacité créée par certaines marques qui utilisent des slogans pour cacher l’endroit où ils s’approvisionnent.
– 6. Soutenir une agriculture à la fois moderne et respectueuse du sol et de la terre et favoriser les agriculteurs français, notamment ceux qui se tournent vers l’agriculture biologique, par la création et la promotion d’un label unique « Fait en France » pouvant aussi être décliné dans les départements « Fait en France – Nom du département ».
– 7. Privilégier les circuits courts dans le domaine agricole (la vente directe du producteur au consommateur ou la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire) afin de faire baisser les prix pour les consommateurs tout en augmentant les marges des producteurs. 96 En outre, les circuits courts permettent d’éviter des dommages environnementaux pour la planète (consommation de carburant, émission de gaz à effet de serre).
– 8. Soutenir nos terroirs en incitant les collectivités publiques telles que les cantines scolaires à se fournir chez des producteurs locaux et à privilégier le bio français.
– 9. Interdire les OGM tels qu’ils sont créés jusqu’ici mais ne pas s’opposer systématiquement aux avancées de la science.
– 10.Permettre une validation plus souple des trimestres de cotisation vieillesse pour les femmes d’agriculteurs qui ont œuvré à l’activité de leur conjoint et permettre le choix des 25 meilleures années pour le calcul de la retraite des exploitants.
– 11.Restructurer la dette des agriculteurs surendettés en créant un fonds par lequel l’Etat serait prêteur en dernier ressort et inciter les banques à financer leurs projets. A titre d’exemple, en cas de difficultés, l’Etat rachète la dette et la rééchelonne.
– 12. Soutenir l’installation des jeunes agriculteurs. Si des progrès ont été faits ces dernières années en ce sens, il convient de poursuivre les incitations fiscales à l’intention de ces derniers et de leur assurer une visibilité suffisante de l’avenir par les réformes évoquées ci-dessus.
– 13.Donner les moyens juridiques de s’opposer à la vente de nos terres à des puissances étrangères qui ne partagent pas nos objectifs de politique publique.
– 14.S’appuyer sur le programme de l’EMB (European Milk Board) de responsabilisation face au marché pour le secteur laitier européen.
– 15.Alléger les cotisations sociales agricoles qui pèsent sur nos exploitations et leur font perdre des parts de marché notamment vis-à-vis de l’agriculture allemande.
– 16.Mettre fin à l’accumulation des normes et des réglementations écologiques toujours plus absurdes !
– 17.Rémunérer les services éco systémiques rendus par les agriculteurs dans les zones à handicap naturel (rémunérer spécifiquement l’entretien des haies) mais aussi les pratiques traditionnelles de production ou d’élevage qui contribuent à l’entretien des milieux naturels.
– 18. Mettre en place une politique volontariste de gestion de l’eau incluant la possibilité de retenir l’eau excédentaire de l’hiver pour l’utiliser l’été.
– 19. Accompagner les agriculteurs dans l’installation de méthaniseurs agricoles pour produire des biogaz.
– 20.Simplifier l’utilisation des produits hors déjections pour alimenter les digesteurs et le recours à l’épandage pour les résidus de production de biogaz (digestat).
– 21.Encourager le recours à une agriculture raisonnable.
– 22.Protéger et développer la petite faune sauvage (perdrix, faisans, lièvres) en réhabilitant notamment ses habitats naturels (haies, zones humides…) et améliorer la régulation du gros gibier.