Le projet d’accord négocié en coulisses entre le gouvernement turc et la chancelière allemande, sous les mauvais auspices de la Commission de Bruxelles, dépasse toutes les bornes de l’entendement et de l’acceptable.
Encouragés par l’Allemagne, c’est à une véritable prise d’otage des Européens que se livrent aujourd’hui les Turcs, qui veulent le beurre, l’argent du beurre et même la crémière.
La réadmission en Turquie d’un réfugié en échange d’un autre en Europe, six milliards d’euros d’aide au lieu de trois, la liberté de circulation en Europe pour les ressortissants turcs dès juin et la relance de l’adhésion à l’UE par l’ouverture de nouveaux chapitres de négociation, forment ainsi un accord inefficace, inapplicable et inadmissible, qui va évidemment se retourner contre les peuples européens.
Avec ce Munich migratoire qu’entend nous imposer une Angela Merkel à plat ventre devant Ankara, le chaos, loin de se résorber, va continuer et s’amplifier. En effet, qui peut sérieusement affirmer que la Turquie, plate-forme de tous les trafics entre la Méditerranée et le Proche-Orient et acteur trouble vis-à-vis de Daesh aussi bien en Syrie qu’en Libye, constitue le moins du monde un partenaire fiable ? !
Nous aurons donc en Europe et les migrants, et les Turcs et la Turquie !
Voilà où mène la politique d’alignement sur Berlin d’une France faible et se laissant intimidée par l’injonction de « bonne conduite européenne ». Au contraire, la France doit se ressaisir immédiatement et empêcher l’irrémédiable catastrophe en imposant la seule gestion réaliste et raisonnable de ce drame humanitaire : la fixation des migrants dans les pays voisins de la Syrie et leur prise en charge par l’ONU, dans l’attente de leur retour au pays.
Nicolas Dupont-Aignan,
Député de l’Essonne,
Président de Debout la France