Nous pouvons être fiers en France de la mobilisation exceptionnelle autour de la première cause de mortalité dans notre pays alors se tenait ces derniers jours la XXème édition de la journée mondiale contre le cancer.
Un cancer est une maladie caractérisée par la prolifération incontrôlée de cellules, liée à un échappement aux mécanismes de régulation qui assure le développement harmonieux de notre organisme.
On compte 385 000 nouveaux cas de cancers estimés en 2015 en France, pour 149 000 décès.
Le cancer est la 1èrecause de décès prématuré avant 65 ans aussi bien chez l’homme que chez la femme. Cette maladie représente respectivement 38 % des décès masculins et 47 % des décès féminins.
1 homme sur 2 et 1 femme sur 3 se verra diagnostiqué un cancer avant 85 ans ; avec 60 % de guérison.
Avec 71 000 nouveaux cas, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme, devant le cancer du poumon (27 500 cas) et le cancer colorectal (21 500 cas).
Avec 53 000 nouveaux cas, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme devant le cancer colorectal (19 000 cas) et le cancer du poumon (12 000 cas).
Et n’oublions pas les cancers pédiatriques, véritable tragédie pour les enfants et les familles.
Si la qualité des soins, les progrès de la médecine et le regard de sa société ont bien évolué ces dernières années, les défis demeurent nombreux et la mobilisation de chacun est essentielle :
- Réduire le nombre de décès grâce à a prévention car40 % des cancers sont évitables, liés aux mauvais comportement et au manque de prévention. On connait l’effet délétère de l’alcool, du tabac, du surpoids et de l’obésité, de la sédentarité, mais aussi d’une alimentation malsaine et des produits transformés.
A ce titre, l’Etat devrait accélérer les études pour savoir si certains additifs sont réellement dangereux pour, le cas échéant, les interdire de toute urgence. Ainsi, la ministre de la santé elle-même Agnès Buzyn a reconnu les risques potentiels liés aux nitrites ajoutés dans les aliments transformés qui pourraient former des composés cancérigènes, les nitrosamines.
5 à 10 % des cancers sont liés à des facteurs environnementaux : air pollué, exposition imprudente au soleil,radiations ionisantes, dioxines, benzène, amiante, perturbateurs endocriniens…
- Soutenir la recherche : beaucoup de progrès ont été faits dans la lutte contre le cancer et les innovations continuent en particulier l’immunothérapie et les thérapies ciblées.
L’immunothérapie consiste à activer les défenses immunitaires, à moduler la réponse immunitaire afin que celle-ci puisse s’opposer aux mécanismes d’échappement mis en œuvre par les cellules cancéreuses. On agit donc sur le système immunitaire d’un patient pour le rendre capable d’attaquer les cellules cancéreuses.
L’innovation passe notamment par le développement de l’intelligence artificielle(IA) qui serait capable d’analyser des images et de déterminer quel est le traitement le plus efficace pour chaque patient ; en évitant ainsi des traitements inutiles, longs et coûteux.
- Favoriser l’égalité dans l’accès aux soins : transport, délais de prises en charge, égalité de chance selon les hôpitaux, sans oublier l’accès à des méthodes alternatives et complémentaires comme l’homéopathie dans les soins de support. les consultations homéopathiques en oncologie se développent dans les hôpitaux,ce qui est paradoxal avec le déremboursement imposé par le gouvernement contre la volonté des Français.
- Des programmes d’Education Thérapeutique du patient (ETP) sont mis en place dans les hôpitaux pour une prise en charge coordonnée. Il s’agit de permettre au patient d’être co-acteur de sa guérison, avec l’aide de psychologue,diététicien, assistante sociale.
- Améliorer la réinsertion professionnelle : il est fondamental qu’un ancien malade puisse retourner au travail progressivement et à un poste aménagé.
- Lutter contre la douleur : liée aux interventions chirurgicales, aux métastases, aux effets secondaires des traitements.
- Favoriser le dépistage :organisé (cancer colorectal et sein) ou individuel (colde l’utérus, prostate, mélanome).
- Conforter la solidarité nationale :Les Françaises et les Français sont généreux et fraternels. Il faut continuer à encourager les associations comme « octobre rose » pour le cancer du sein. Il ne faut pas oublier le don du sang car près d’un tiers des transfusions sanguines est destiné à des personnes atteintes de cancer.
- Lutter contre la pénurie de médicaments :Des médicaments sont régulièrement en ruptureces dernières années, en particulier contre le cancer de la vessie. Au-delà des causes industrielles et financières, il y a une dimension humaine rarement considérée et des répercussions sur la vie du malade. Il est indispensable de rapatrier la fabrication des médicaments en France, comme le souhaite Nicolas Dupont-Aignan et de construire des alliances au niveau européen pour peser face aux multinationales.
Chacun des défis que nous venons de mentionner devra faire l’objet d’un développement à lui seul et d’une politique audacieuse.
Je souhaitais néanmoins parler particulièrement de santé environnementale qui est une priorité du 21ème siècle… L’écologie, sujet très en vogue actuellement et à juste titre, commence par ce qu’on mange, ce qu’on boit et l’air qu’on respire. Tout le monde est concerné.
A Debout La France, nous mettons une priorité à la préservation de la santé par des mesures améliorant la qualité alimentaire,la qualité de l’eau et de l’air.
GRANDIR SANS CANCER est une fédération qui regroupe 98 associations, des chercheurs, des professionnels de santé, des parents d’enfants atteints de cancers ou de malformations. Ils se battent tous auprès des pouvoirs publics pour faire reconnaitre une origine environnementale à ces cancers pédiatriques.
Il est nécessaire de faire remonter les informations et centraliser les données. Ce collectif propose de créer un observatoire de la pollution pour quantifier, comprendre et faire circuler les informations. Il faut qu’il y ait des registres nationaux et départementaux qui soient à jour.
500 enfants meurent chaque année d’un cancer et le nombre d’enfants diagnostiqués n’a jamais reculé. C’est une grande cause de santé publique qui nous tient à cœur à Debout La France car il faut une véritable volonté politique pour envisager une loi garantissant un financement d’état dédié à la recherche fondamentale, translationnelle et clinique sur les cancers pédiatriques qui ferait de la France un pays leaderen la matière.
20 millions d’euros par an sont nécessaires pour la recherche mais aussi pour l’accompagnement des familles.Sous l’impulsiondes associations, une première avancée a été obtenue fin 2018 : la création d’un fond dédié de5 millions d’euros par an pour la recherche sur les cancers pédiatriques.
Je remercie Laurent Lalo, membre de cette fédération qui se bat tous les jours pour cette cause, avec courage et détermination.
Véronique Rogez
Déléguée nationale à la santé