William Abitbol vient de nous quitter.
J’avais découvert son nom au bas d’une tribune signée dans “Le Monde” avec Paul-Marie Couteaux et Florence Kuntz, à la fin des années 90, intitulée “Souverainisme, j’écris ton nom”. Le texte, d’une belle force politique et littéraire fut un signe de ralliement pour tous les déçus de l’entreprise RPF qui rejoignirent alors la campagne présidentielle de Jean-Pierre Chevènement dans les premiers mois de 2001et marqua les esprits, le mien avec tous les autres.
Je l’ai rencontré lors d’une des premières réunions du comité de campagne.
Autour d’une immense table ovale siégeaient une vingtaine de personnes regroupées autour de Jean-Pierre Chevènement. William et Paul-marie Couteaux étaient assis seuls de l’autre côté.
Moi qui venais de l’autre bord de l’échiquier politique, je me suis délibérément assis à côté de lui pour bien signifier que les vieilles querelles liturgiques n’avaient plus lieu d’être, lorsque que l’essentiel était en jeu.
Sinon amis, nous sommes devenus complices durant ces mois de la campagne. J’ai aimé son humour, son esprit brillant, sa justesse d’analyse. Il n’apparaissait ni vraiment comme un politique, ni vraiment comme un intellectuel, mais comme un noble aventurier, épique et épicurien, les yeux rivés vers l’avenir, avide d’une nouvelle épopée où le meilleur de la gauche et de la droite se retrouveraient pour renouer avec l’esprit de la Résistance et sortir la France de l’ornière.
Après l’échec de 2002, il est resté en retrait de la vie politique, mais n’a jamais changé de convictions.
Puisse la disparition de ce frère d’espérance nous rendre plus forts pour poursuivre ce qui nous a réunis.
28 décembre 2016
François MORVAN