Le président de Debout La France, candidat à la présidentielle, a inauguré son QG de campagne mardi. Il a réagi sur l’éventuelle menace que pourrait représenter pour lui, une candidature de François Fillon à la présidentielle.
Certains mots prononcés par Nicolas Dupont-Aignan, mardi à Paris, lors de l’inauguration de son QG et la présentation de son équipe de campagne présidentielle, étaient directement adressés au vainqueur du premier tour de la primaire de la droite et du centre. À deux pas de l’Assemblée nationale, le président de Debout La France, a lancé, sans nommer François Fillon: «Je n’accepterai jamais qu’au nom du gaullisme, parfois du séguinisme, on différencie les riches et les pauvres… Il est vital que tous les gaullistes purs, droits, intègres se regroupent et présentent aux Français un beau projet politique».
L’irruption inattendue de François Fillon et son entrée probable dans la compétition présidentielle peut-elle représenter une menace pour le candidat de Debout La France? En cas de victoire à la primaire dimanche, Fillon ne risque-t-il pas de restreindre son espace politique? Au sein de Debout La France, certains cadres du parti ne négligent pas de telles questions, mais ils estiment que leur candidat n’aura pas de mal à défendre sa singularité. Mardi, Nicolas Dupont-Aignan a écarté le danger en ces termes: «Apparemment oui, c’est une menace. En réalité, non. Car les quatre millions d’électeurs qui ont voté ne sont pas les Français. C’est normal, les Républicains se sont choisis un homme honorable. Mais ce n’est pas parce que l’homme est honorable que ses solutions sont efficaces. Et je suis en désaccord total avec son projet économique et social qui déclasserait massivement.»
Nicolas Dupont-Aignan, invitant les Français à ne «pas se tromper», s’est déclaré «prêt» à un «débat de fond» avec Emmanuel Macron et François Fillon. Il les a qualifiés de «détaillants qui s’approvisionnent chez le même grossiste depuis vingt ans», imposant une «politique contraire à l’intérêt national».
Pour Eric Anceau, le responsable du projet politique de Debout La France, François Fillon ne compliquerait pas la stratégie de son candidat. Selon lui, Dupont-Aignan défendra la liberté et la souveraineté de la France quand Fillon «fera régresser la société» dans le cadre «contraint» de l’Union européenne. «Regardez la hausse de la TVA: cela va être un laminoir absolument complet. Nous ne voulons pas de cette austérité», insiste Anceau en dénonçant la «posture» de Fillon qui «surfe sur l’image de souverainisme». Au final, les partisans de Nicolas Dupont-Aignan sont persuadés que le potentiel rival républicain abandonnera les créneaux qu’il a «préemptés» durant la campagne de cette primaire jugée «anti-gaulliste». «Nous, nous ne changeons pas au gré du vent et des aspirations des Français», concluent les soutiens du candidat souverainiste.
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