Notre Président, Nicolas Dupont-Aignan, l’a affirmé haut et fort dimanche 4 septembre lors de son discours de rentrée à Aubervilliers (93) : « La seule primaire qui vaille est le 1er tour de l’élection présidentielle. » Toute autre primaire, c’est-à-dire les primaires des autres, ne sont que des « attrape-couillons ». Aux Français donc de ne pas se faire attraper…!
Il a également rappelé que ces primaires, droite et gauche confondues, ne sont que des tambouilles politiciennes qui tentent de recycler ceux qui ont tout raté, ceux qui sont périmés.
Qu’il me soit permis d’insister : ces primaires tentent de laver certains des taches judiciaires passées et d’en immuniser d’autres des procédures à venir.
Mais y entendrons-nous parler de la France et des Français ? Il est permis d’en douter car ce serait révéler au grand jour à leurs adversaires leurs programmes si tant est qu’ils existent. Ce ne sont que des combats de jeunes coqs et de vieux poulets qui ne parlent que d’eux, entre eux et pour eux. Une basse-cour en quelque sorte…
Ces primaires ne sont en rien, non plus, une garantie d’élire le meilleur président de la République, ou alors ça se saurait depuis quatre années et demie !
Elles ne sont que la tentative pour un parti de faire émerger du marigot son meilleur communicant, à la manière de l’iceberg qui loin de sauver la France va couler le Titanic.
Les primaires, séquences électorales privées, sont contraires à la Constitution. Elles donnent aux partis de l’échec un temps de présence médiatique hors norme et vont assurer la promotion, hors campagne électorale officielle, d’un candidat qui ne devra sa présélection qu’à un nombre extraordinairement petit d’individus.
On évoque le nombre de 2 millions de participants à comparer aux 30 millions d’électeurs, soit un rapport de 1 pour 15 !
Quant au Conseil Constitutionnel, s’il n’est pas fondé à émettre un jugement sur ce qui relève de la sphère privée de deux ou trois partis politiques, peut-être pourrait-il émettre de lui-même un avis afin d’éclairer les électeurs sur la nature réelle de ces “scrutins” dont la garantie de régularité est mise en doute, y compris au sein même des formations qui les organisent ?
On m’aura compris, ces “primaires”, importées du modèle constitutionnel américain, ne sont en aucune manière adaptées ou justifiées dans notre pays qui n’a rien de commun avec les USA tant au plan constitutionnel que sociologique ou politique.
Mais le pire – si, si, c’est possible – reste à venir !
De même que lors des élections officielles de la République, les sondages sont considérés comme pouvant influencer le choix des électeurs (vote utile, rééquilibrage ou au contraire limitation à un plafond, suivisme ou rébellion) — c’est d’ailleurs pourquoi la loi interdit leur publication dans les 24 heures précédant tout scrutin — de même lors de ces primaires, les sondages vont jouer un grand rôle juste avant les votes ou en amont dans les évolutions clientélistes des différents candidats.
Or ces sondages sont encore plus sujets à caution ainsi que l’a expliqué lundi matin dans le journal de 8h le journaliste Maxence LAMBRECQ au micro d’Europe1.
Oui, vous avez bien entendu, les panels d’électeurs potentiels interrogés sont réduits à des échantillons de 300 individus ! Dans ce cas, selon les tables d’intervalles de confiance des instituts de sondage, la marge d’erreur est alors de 4 à 5 % !
Les primaires sont ainsi des élections privées, captant 95% du temps médiatique tous media confondus, dans lesquelles 1/30ème du corps électoral — soit moins de 4% des électeurs inscrits sur les listes électorales — va présélectionner un candidat (deux si le PS y recours) en étant influencé par des sondages donnant des résultats pouvant être erronés de 5% ! Si nous ne voyons pas là une garantie de démocratie pluraliste, c’est vraiment que nous y mettons de la mauvaise volonté…
Le candidat ainsi présélectionné par un seul million de citoyens, votants “spontanés”, n’a pas plus de légitimité à être élu à la magistrature suprême que n’importe lequel des autres candidats se refusant à se prêter à des règles imposées, hors de toute légitimité constitutionnelle, par les partis d’un système qu’il convient à tout le moins de nettoyer !
Alors oui, Français ne vous faites pas “attraper” et surtout ne vous faites pas voler une fois encore votre vote !
Patrick MIGNON
Vice-président de Debout La France