Hier, dans le cadre de cette nouvelle affaire d’évasion fiscale massive « Panama papers », le Président de la République a publiquement remercié les lanceurs d’alerte et a reconnu les souffrances qu’ils endurent pour avoir mis en lumière des dysfonctionnements cachés de tous.
Malgré ces paroles réconfortantes, les lanceurs d’alerte ne sont pas reconnus en France. Dans notre pays, ,les lois qui existent aujourd’hui ne les protègent pas : les procédures sont longues, épuisantes, couteuses. Les pressions exercées sont nombreuses. Tout est fait pour que ces femmes et ces hommes soient discrédités, isolés puis sortis du monde du travail ; ils se retrouvent par conséquent en situation de précarité. Tout s’organise parfaitement afin qu’une mort douloureuse et lente les attende, afin que personne n’ait l’idée de suivre leur voie. L’exemplarité ne semble être qu’un concept alors qu’elle devrait être l’affaire de chacun.
Alors que le Président nous réchauffait hier le cœur par ses marques de reconnaissance envers les sacrifices que les lanceurs d’alerte endurent, nous aimerions aujourd’hui que le gouvernement passe à l’acte : que les coupables soient condamnés, que l’exemplarité et la responsabilité de ceux qui se lèvent dans l’intérêt général soient reconnus publiquement, que les dédommagements et les actes de réparation soient immédiatement mis en place.
Nous savons qu’il est difficile de traduire les paroles en actes au sein de la fonction publique. Mais il y a urgence et nous sommes au bord de la non-assistance à personnes en danger.
Ainsi notre amie Stéphanie Gibaud, qui a dénoncé les pratiques illicites en matière d’évasion fiscale de la banque suisse UBS a interpellé le Ministre des Finances, le Président de la République et le Ministre de la Justice. Elle est très gênée d’avoir dû crier sa souffrance de mère et de femme courageuse, généreuse qui a tout perdu pour avoir dénoncé le système scandaleux de son ex-employeur en pensant à l’intérêt général. N’ayant jamais eu de réponses à ses courriers, elle estime que l’Etat français l’a abandonnée.
Faudrait-t-il qu’elle s’exile pour mieux se faire entendre, quitte à faire du France bashing ? Ne serait-il pas préférable de lui accorder ce qu’elle mérite : une reconnaissance traduite au moins par une mission ou un emploi ? Il ne manque pas de sujets utiles. La France lui doit bien cela.
L’Etat français enverrait ainsi un signal très fort, susceptible de donner confiance à tous ceux, et ils sont très nombreux, qui souhaitent que notre pays reconnaisse véritablement celles et ceux qui défendent le bien commun.
Debout La France