Ce dimanche, le Supplément de Canal Plus a invité sur son plateau Idriss Sihamedi, président de l’association dite humanitaire « Barakacity », pour parler de la détention au Bangladesh de Moussa Ibn Yacoub, humanitaire de 28 ans, détenu pour des raisons pour le moins obscures.
Alors que l’intervention de M. Sihamedi avait pour objectif d’alerter l’opinion sur les conditions catastrophiques de détention de ce jeune humanitaire, elle s’est finalement avérée être un discours grave et inacceptable, contraire à nos valeurs républicaines.
M. Sihamedi, qui se revendique être un musulman « normal », a en effet avoué ne pas serrer la main aux femmes, comme le font « certains rabbins ». A chacun de juger de la pertinence d’un tel argument qui devrait certainement choquer beaucoup de musulmans, mais aussi de juifs…et de femmes… Mais est-ce une attitude « normale » de la part du président d’une ONG reconnue par l’Etat français, et s’affirmant « transparente » dans ses actions humanitaires ?
Dans tous les cas, personne ne pouvait être étonné d’entendre de tels propos après avoir visionné le reportage introductif à ce débat. Il révèle que les femmes de l’association n’apparaissent pas en photo sur le site internet de Barakacity, contrairement à leurs homologues masculins, comme s’il leur était imposé une burqa numérique.
Des femmes (sans doute de seconde zone), n’ont pas le droit à la parole lors du reportage de Canal Plus car prétendues « trop timides », comme l’affirment certains cadres (évidemment masculins), l’air narquois.
Ce n’est pas tout. La journaliste (« mais qu’allait-elle donc faire dans cette galère… ? ») aborde dans le reportage la position de l’ONG au sujet de l’Etat Islamique et des jeunes qui partent faire le djihad. Alors que notre « musulman normal » aurait dû fermement condamner Daech et l’EI, il a préféré répondre que Barakacity offrait « une belle alternative » à notre jeunesse endoctrinée… : « un djihad pacifique, humanitaire » en Syrie. C’est donc à cela que servent les plus de 16 millions d’euros (de provenances douteuses…) récoltés depuis trois ans par cette association ? Faire le djihad de manière « pacifique » ? On croit rêver !
Revenons sur le plateau où les mines semblent graves autour de la table. C’est ici que se joue le plus gros du scandale lorsque le présentateur, Ali Baddou, demande à Idriss Sihamedi s’il « condamne l’Etat Islamique ». Sa réponse est sans appel : « Ce n’est pas qu’on ne condamne pas l’Etat islamique, c’est qu’on essaye d’avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour faire comprendre qu’on est une alternative qui est bien, qui est pacifique ».
Essayant ensuite d’édulcorer sa réponse par quelques contorsions, il n’en demeure pas moins que sa réponse est odieuse et totalement contraire aux valeurs de notre République !
Il n’est pas concevable qu’une telle ONG continue ses activités (prétendues humanitaires ?) avec à sa tête un tel président. Madame Najat Vallaud-Belkacem, présente sur le plateau, aurait (normalement ?) dû condamner fermement de tels propos. Comme ministre de la France, elle se contentera d’une réprobation minimaliste, confortant de facto la banalisation de l’islamisme radical en France.
Le cas du nommé Moussa Ibn Yacoub (vite oublié !) n’était donc qu’un vague prétexte pour associer Islamisme radical et pacifisme lénifiant !
Espérons que la fermeté de l’Etat ne se résume pas à l’attitude mollement verbale de celle qui fut chargée des droits des femmes…
Maxime Thiébaut
Membre du bureau national de Debout la France
Secrétaire départemental DLF de Saône-et-Loire